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Printemps : adoptons les bons gestes pour faciliter la reproduction des animaux !

Le printemps, c’est aussi la saison des amours pour les animaux ! En cette période, le calme est donc le meilleur allié de nos 30 millions d’amis. Raison pour laquelle l’adaptation de nos comportements peut aider à la constitution d’un véritable havre de paix, propice à la reproduction et donc à la survie de la faune sauvage.

En cette « saison des amours », les animaux sont plus sensibles aux perturbations. Au printemps 2020, la quiétude liée au confinement – beaucoup plus strict qu’en 2021 – avait donc profité à la faune sauvage. Cette année, à nous d’adapter, de notre plein gré, nos comportements !

Prudence sur les routes !

Chaque année, des millions de petits mammifères et d’amphibiens sont écrasés sur les routes au cours de leur trajet vers un site de reproduction… Une cause de mortalité telle que « seulement 1 hérisson sur 10 000 pourra  »fêter » ses 10 ans », déplore le Président de la LPO, Allain Bougrain-Dubourg (Charlie Hebdo, 2020). « Pendant leur migration nuptiale durant laquelle ils tentent de rejoindre les zones humides nécessaires à la perpétuation de l’espèce, les amphibiens se font écraser par millions, agonisant parfois dans d’atroces souffrances », ajoute l’Association pour la protection des animaux sauvages (Aspas). Au printemps 2020, grâce à la réduction du trafic routier lié au premier confinement, blaireaux, lièvres, hérissons, crapauds et grenouilles avaient donc pu rejoindre leur lieu de reproduction sans (trop) risquer de se faire écraser.

En avril 2021, le troisième confinement étant moins strict, la vigilance est de mise pour éviter l’hécatombe. « Levez le pied au volant et demeurez attentifs à la présence d’animaux », préconise l’ASPAS. Surveillez les panneaux de signalisation qui avertissent les automobilistes et usagers de la route des zones à risque.  Et si vous croisez un vertébré sur la route, munissez-vous d’un gilet fluo, d’une torche (si c’est la nuit) et d’un seau, puis mouillez vos mains pour le ramasser et le faire traverser. Si, malgré ces précautions, une collision avec un animal survenait, contactez immédiatement un vétérinaire ou la Police qui vous indiquera le centre de sauvegarde de la faune sauvage le plus proche pour y emmener l’animal blessé.

Préserver la végétation

En période de reproduction, les animaux ont l’habitude de trouver refuge dans la végétation. Les buissons touffus leur servent de source de nourriture, d’abri contre les prédateurs, ou encore, de lieu de nidification. « Il est donc fortement déconseillé de tailler les arbres et les haies, recommande la Ligue pour la Protection des Oiseaux (LPO). Laissez-les autant que possible se développer naturellement, sans taille, ni élagage ». 

Tondre la pelouse revêt autant de risques pour la petite faune : « Pensez à épargner quelques zones afin de laisser aux amphibiens, insectes ou encore petits mammifères, un espace de tranquillité et de refuges, ajoute la LPO. Commencez par tondre au milieu du jardin afin que la petite faune ait le temps de se déplacer. Pensez à laisser notamment des bandes enherbées le long des haies pour ne pas blesser la faune qui s’y réfugie. »

Attention au dénichage passif !

 

En période de reproduction, il est fortement déconseillé de tailler les arbres et les haies.

LPO

Au moment de l’envol, des oisillons peuvent tomber du nid. Des promeneurs peu informés peuvent alors être tentés de les recueillir pour les déposer dans un centre de sauvegarde pour la faune. Or, dans la majorité des cas, ces petits ne sont pas en détresse. Pire ! Le transport vers un centre peut leur être fatal : non seulement, les oisillons sont des êtres très fragiles, mais en plus, ils ne survivent généralement pas sans leurs parents.

Dans une telle situation, assurez-vous donc que l’oiseau est réellement en détresse en prenant le temps d’observer l’environnement. « La plupart du temps, les parents se trouvent aux alentours, à la recherche de nourriture ou attendant qu’un potentiel danger se soit éloigné, explique Anne-Laure Dugué, responsable du programme faune en détresse à la LPO. Puis, placez l’oisillon en hauteur, à l’abri des prédateurs. L’idéal étant de le déposer dans une boîte ouverte fixée à un arbre, de sorte que ses parents puissent continuer à venir le nourrir ». Ce n’est que si l’animal est manifestement blessé (aile pendante, saignement, impossibilité de se tenir sur les pattes) qu’il faudra l’acheminer vers un centre de soins, après l’avoir saisi avec précautions. Pour ce faire, munissez-vous si possible de gants, cachez sa tête à l’aide d’un linge, maintenez ses ailes collées au corps et placez-le dans un carton percé de quelques trous pour lui permettre de respirer.

Réduire l’éclairage nocturne

La lumière artificielle, devenue essentielle pour 80% de la population mondiale, joue également un rôle crucial dans le déclin de la biodiversité. Pour preuve, « Les illuminations artificielles représentent la deuxième cause de mortalité des insectes, après les insecticides », déplore Valérian Tabard, coordinateur pédagogique pour la LPO Occitanie. Piégés près des éclairages, les insectes meurent d’épuisement ou de faim. Chez les lucioles, la pollution lumineuse va même jusqu’à affecter les rituels d’accouplement en perturbant leurs repères bioluminescents, essentiels pour attirer les partenaires ! Oiseaux et rapaces nocturnes sont autant impactés : « Leurs cycles de reproduction et de recherche de nourriture sont perturbés, provoquant un risque pour leur progéniture et leur survie », révèle l’Association Agir pour l’Environnement, dans son livret pédagogique sur la pollution lumineuse. Sans compter les cadavres d’oiseaux gisant au pied d’infrastructures à l’éclairage puissant et par conséquent dangereusement aveuglantes… A ces victimes s’ajoutent les chauves-souris lucifuges qui recherchent l’obscurité pour la reproduction, mais aussi les amphibiens qui doivent se cacher des prédateurs, ou encore les anguilles qui ne se déplacent que la nuit pour repeupler les milieux.

Or, les sources lumineuses artificielles auraient augmenté de 89% en France, ces 25 dernières années, selon l’Association Nationale pour la Protection du Ciel et de l’Environnement Nocturnes (ANPCEN). « Eteindre l’éclairage la nuit  laisserait au moins une chance à certaines espèces nocturnes de se reproduire plus facilement sans être perturbées par les parasites lumineux », recommande le photographe et vidéaste animalier Fabwildpix. « Par rapport à d’autres nuisances, la lumière est facile à dépolluer, précise l’ingénieur en biodiversité Romain Sordello (Journal de l’environnement, 2019). Il suffit juste d’éteindre, c’est beaucoup plus simple qu’un sol qu’il s’agit de dépolluer ! » Si les arrêtés du 27 décembre 2018 tendent déjà à réduire les nuisances lumineuses, les municipalités peuvent aller plus loin en interdisant toute projection lumineuse au milieu de la nuit, en recourant à l’éclairage intelligent – qui ne s’allume qu’en présence de personnes – ou en adaptant les lampadaires publics (spectre lumineux, forme et hauteur).

En somme, il revient à nous, humains, d’adopter le bon comportement pour faire de notre environnement un milieu propice à la reproduction des animaux et, plus généralement, au bon développement de la vie sauvage !

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