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Nucléaire iranien : mobilisation diplomatique « constructive » à Vienne

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A l’entrée du Grand Hotel, à Vienne, le 6 avril. A l’entrée du Grand Hotel, à Vienne, le 6 avril.

Une très légère bise d’optimisme souffle sur Vienne, capitale mondiale de la diplomatie. Ce titre est mérité pour quelques jours au moins, tant que se joue la tentative de sauvetage de l’accord sur le nucléaire iranien (JCPoA), au bord du précipice.

Mardi 6 avril, la Commission conjointe des pays signataires – Iran, Allemagne, France, Royaume-Uni, Chine, Russie, plus l’Union européenne (UE) – s’est concertée pendant deux heures au Grand Hotel, sans les Etats-Unis, sortis de l’accord en 2018. Deux groupes d’experts ont été chargés de poursuivre les échanges jusqu’au 9 avril, date d’une nouvelle réunion de la Commission, et de fixer chacun une feuille de route. Ces experts se pencheront, d’une part, sur la levée des sanctions américaines, et d’autre part, sur la remise en conformité du programme nucléaire iranien, après deux ans de violations successives.

L’objectif est de pousser chaque partie – américaine et iranienne – à consentir de petits pas, en attendant qu’elles se parlent directement. « Les Iraniens n’ont qu’un langage : levez les sanctions », soupire un diplomate européen, estimant que « tout le monde navigue à vue », sans visibilité à moyen terme. Pour Washington, une levée unilatérale est exclue. Le porte-parole du département d’Etat, Ned Price, a qualifié néanmoins cette journée viennoise d’« étape constructive ». Ce même qualificatif a été employé du côté iranien.

Le défi pour l’administration Biden est considérable : comment casser le véritable mur de sanctions, bâti sciemment sous Donald Trump pour empêcher toute réhabilitation future du JCPoA ? Le 12 janvier, le secrétaire d’Etat Mike Pompeo, sur le point de quitter son poste, se félicitait de l’adoption de 1 500 sanctions contre des individus et des entités, « privant le régime de 70 milliards de dollars [59 milliards d’euros] » de revenus.

Posture maximaliste des Iraniens

Or les Iraniens ne veulent pas se contenter de symboles ou de chèques ponctuels. Abbas Araghchi, qui conduit la délégation de son pays à Vienne, a expliqué que l’Iran avait décliné une offre américaine : 1 milliard de dollars débloqués – sur les 7 milliards gelés par la Corée du Sud – contre la suspension de l’enrichissement d’uranium à 20 %.

Téhéran estime que les signataires du JCPoA en 2015 n’ont pas tenu parole, car l’accord prévoyait une levée complète des sanctions. Les pays de l’E3 (Allemagne, France, Royaume-Uni) cherchent toujours à promouvoir le mécanisme d’échange Instex, pensé depuis deux ans pour contourner les sanctions américaines. Mais celui-ci n’a donné lieu qu’à une transaction unique, à hauteur de 400 000 euros, en mars 2020. Les Européens considèrent que les Iraniens n’ont pas voulu s’emparer d’Instex, qu’ils jugent comme un pis-aller, car ne couvrant pas le secteur pétrolier.

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