Les antennes et les marques phares du groupe M6 ne disparaîtront pas s’il vient à être racheté, a assuré mercredi son patron Nicolas de Tavernost, lors d’une audition au Sénat.
Bertelsmann détient via sa filiale RTL Group 48,3% du capital du groupe M6, lequel possède plusieurs chaînes de télévision (M6, W9, 6ter, Teva, Gulli…) et radios dont RTL. Depuis plusieurs mois, le groupe allemand envisage de céder cette participation de contrôle et a reçu fin mars plusieurs offres.
Interrogé sur ce processus par la commission de la Culture du Sénat, le président du directoire de M6, Nicolas de Tavernost, a rappelé le dilemme qui se présentait devant l’actionnaire allemand.
Entre les deux options principales aujourd’hui étudiées par Bertelsmann –cession de ses parts à un acteur européen ou à un concurrent français–, la vente à un groupe européen serait « la plus facile » sur le plan réglementaire, car elle poserait moins de problèmes de concurrence. Mais la deuxième, bien qu’étant « la plus complexe » à mener, serait gage d’une plus grande « efficacité » car elle apporterait plus de synergies, a-t-il détaillé.
Fin mars, le PDG de Bertelsmann Thomas Rabe avait estimé qu’une cession à TF1 serait l’option la plus en phase avec les orientations du groupe, bien qu’elle se heurte à des « obstacles réglementaires ». Selon des informations de presse, Vivendi (Canal+), Xavier Niel, ou encore l’entrepreneur tchèque Daniel Kretinsky sont également sur les rangs.
« En tous les cas, nous avons toujours été favorables à la consolidation » du secteur audiovisuel français « mais consolidation ne veut pas dire dilution, et nous sommes évidemment très attentifs à ce que le travail que nous avons fait depuis 34 ans pour développer des marques et des chaînes (…) auxquelles nous sommes profondément attachés ne disparai(sse) pas », a assuré Nicolas de Tavernost. « Et ce ne sera pas l’intérêt d’un éventuel repreneur que de les faire disparaître ».
Le dirigeant de M6 a par ailleurs déclaré ne pas savoir quand le groupe serait fixé sur son avenir. Le PDG de Bertelsmann avait, lui, évoqué une décision au premier semestre.
« En ce qui concerne le calendrier, aujourd’hui il y a une complexité extrême pour faire le bon choix. Je ne peux vous dire quel sera le calendrier exact, mais je sais que mon actionnaire de contrôle y travaille », s’est contenté d’indiquer Nicolas de Tavernost.
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