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La Russie réinvestit militairement le Caucase

Une région marquée par l’influence russe

La Russie s’intéresse dès le XVIIe siècle au Caucase, un carrefour stratégique situé entre mer Noire et mer Caspienne. La présence de populations chrétiennes soucieuses de protection va y faciliter la pénétration russe.

Après l’effondrement de l’Union soviétique au début des années 1990, des conflits « gelés » ou « larvés » apparaissent. Adossés pour la plupart aux frontières occidentales et méridionales de la Russie, ils concernent des entités sans reconnaissance internationale, issues de rébellions séparatistes attisées par Moscou ou de guerres figées depuis des années par des accords de cessez-le-feu mais restées sans solution. Ces guerres peuvent se rallumer, comme dans le Haut-Karabakh, et servir de leviers d’action pour Moscou sur son « étranger proche ».

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Une région stratégique pour accéder aux mers du Sud et contrôler un nœud de communication

La guerre du Haut-Karabakh et ses conséquences ont rappelé l’importance géostratégique de cette zone comme route des hydrocarbures. Au lendemain de l’indépendance des républiques du Caucase du Sud, les Etats-Unis avaient pour ambition d’y étendre leur influence pour désenclaver les rives de la mer Caspienne, riches en hydrocarbures. Cette vision s’est opposée à celle de la Russie, qui ne souhaitait pas perdre cette zone au profit des Américains.

Une région que Moscou veut conserver dans son giron

La guerre dans le Haut-Karabakh a permis à la Russie de revenir en force dans le Caucase du Sud. Quelques heures après l’annonce d’un accord de paix entre Erevan et Bakou, lundi 9 novembre, des troupes russes pénétraient dans ce territoire contesté, tête de pont d’une force de maintien de la paix qui devrait compter 2 000 hommes. Avec cette entrée sur le sol azerbaïdjanais, Moscou est désormais présent militairement dans les trois Etats du Caucase du Sud (Géorgie, Arménie, Azerbaïdjan).

L’accord signé consacre aussi le rôle de la Russie comme arbitre ultime du conflit. Le document ne mentionne ni le groupe de Minsk ni ses coprésidents (Etats-Unis et France, en plus de la Russie), pourtant parrains traditionnels des négociations sur le Haut-Karabakh.

Sources : Caucasus.liveuamap.com ; Michael Izady, Columbia University, Gulf2000 project ; International Crisis Group ; Le Monde

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