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Mort de George Floyd : au procès de Derek Chauvin, le policier accablé par son supérieur

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Le chef de la police de Minneapolis, Medaria Arradondo, lors de son témoignage, le 5 avril à Minneapolis (Minnesota). Le chef de la police de Minneapolis, Medaria Arradondo, lors de son témoignage, le 5 avril à Minneapolis (Minnesota).

Le témoignage du chef de la police de Minneapolis (Minnesota), lundi 5 avril, lors du procès de Derek Chauvin, le policier accusé de la mort de George Floyd en mai 2020 restera l’un des moments forts de ces auditions, prévues jusqu’à la fin du mois d’avril. Sans l’ombre d’une hésitation, la voix grave et assurée, Medaria Arradondo a jugé à plusieurs reprises que son ancien subordonné avait « violé les règles » de la police de la ville.

La force de ses propos a renforcé le caractère exceptionnel de l’audition d’un chef de la police dans ce genre d’affaires. Ces déclarations accablantes s’ajoutent à celles de deux supérieurs de M. Chauvin, entendus la semaine dernière, et allant dans le même sens. Elles rompent toutes avec la solidarité traditionnellement observée dans les rangs policiers lorsqu’un agent est poursuivi pour un usage excessif de la force, suggérant dans ce cas précis un comportement hors normes.

En maintenant son genou sur le cou de la victime menottée et allongée sur le ventre durant plus de neuf minutes, le policier n’a pas agi conformément « à l’éthique, aux valeurs et à la formation » en cours dans l’institution, a insisté le « patron » de la police, un Afro-Américain quinquagénaire qui, en plus de trente ans de carrière, en a gravi tous les échelons.

Questionné durant quatre heures par les deux parties, il a longuement décrit les formations suivies par les agents avant et après leur début de carrière, les circonstances qui justifient l’usage de la force ou les mesures de désescalade enseignées à l’académie de police. Medaria Arradondo a aussi rappelé les grands principes des forces de l’ordre, censées « protéger avec courage et servir avec compassion » en respectant « le caractère sacré de la vie humaine ». « Les techniques de désescalade » doivent être la priorité des forces de l’ordre, a-t-il martelé.

Un devoir de secours qui n’a pas appliqué

Le chef de la police n’a apparemment rien vu de tout cela dans le comportement de M. Chauvin, filmé par des passants et les caméras portées par ses collègues, lors de l’arrestation de M. Floyd, soupçonné d’avoir acheté un paquet de cigarettes avec un faux billet de 20 dollars. La contrainte physique employée par le policier « pouvait être raisonnable dans les premières secondes [de l’interpellation] pour le contrôler, mais pas lorsque M. Floyd n’opposait plus de résistance, et sûrement pas quand il a perdu connaissance ». Il a donc rejeté « avec véhémence » l’idée « qu’il y ait eu un usage approprié de la force ».

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