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Barrage sur le Nil : l’Ethiopie, l’Egypte et le Soudan reprennent les négociations

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Le barrage de la Renaissance, en Ethiopie, en juillet 2020. Le barrage de la Renaissance, en Ethiopie, en juillet 2020.

L’Ethiopie, l’Egypte et le Soudan ont repris, dimanche 4 avril à Kinshasa, leurs négociations autour du mégabarrage éthiopien sur le Nil bleu – une centrale hydro-électrique présentée comme vitale par Addis-Abeba et perçue comme une menace par Le Caire et Khartoum. L’ambassadeur des Etats-Unis, Mike Hammer, était également présent à l’ouverture des travaux de cette réunion qui doit prendre fin lundi.

« Ces négociations représentent la dernière chance que les trois pays doivent saisir pour parvenir à un accord », a affirmé le ministre égyptien des affaires étrangères, Sameh Shoukry. Cet accord doit permettre de « remplir et faire fonctionner le barrage de la Renaissance dans les prochains mois et avant la prochaine saison des pluies », a-t-il ajouté.

« La réunion de Kinshasa se fixe comme objectif de déclencher une nouvelle dynamique », a déclaré l’hôte de la réunion, le président de la République démocratique du Congo (RDC), Félix Tshisekedi, qui exerce aussi la présidence annuelle de l’Union africaine (UA) depuis février. « Je vous invite tous à prendre un nouveau départ, à ouvrir une ou plusieurs fenêtres d’espoir, à saisir toutes les opportunités, à rallumer le feu de l’espérance », a-t-il plaidé, saluant la volonté des participants de « chercher ensemble des solutions africaines aux problèmes africains ».

Une capacité annoncée de près de 6 500 mégawatts

Le grand barrage de la Renaissance éthiopienne (GERD) est une source de tensions entre les trois pays depuis la pose de la première pierre il y a tout juste dix ans, en avril 2011. Le barrage est construit dans le nord-ouest de l’Ethiopie, près de la frontière avec le Soudan, sur le Nil bleu, un bras du fleuve qui fait la jonction avec le Nil blanc, plus au nord à Karthoum, avant de poursuivre son cours vers l’Egypte.

Le GERD pourrait devenir le plus grand barrage hydro-électrique d’Afrique, avec une capacité annoncée de près de 6 500 mégawatts. Addis-Abeba a annoncé en octobre que la première phase des opérations de remplissage a été conclue en août 2020. L’Ethiopie affirme que l’énergie hydro-électrique produite par le barrage sera vitale pour répondre aux besoins en énergie de ses 110 millions d’habitants.

L’Egypte, qui dépend du Nil pour environ 97 % de son irrigation et son eau potable, considère le barrage éthiopien comme une menace pour son approvisionnement en eau. Le Soudan craint de son côté que ses propres barrages soient endommagés si l’Ethiopie procède au remplissage complet du GERD avant qu’un accord ne soit conclu.

L’Egypte « a négocié pendant ces dix dernières années avec une vraie volonté politique de parvenir à un accord », a ajouté le ministre égyptien des affaires étrangères. Cet accord doit garantir à l’Ethiopie de remplir ses objectifs de développement tout en préservant « les droits et les intérêts » de l’Egypte et du Soudan. « Si toutes les parties en présence partagent volonté politique et bonnes intentions, alors nous pourrons atteindre l’accord souhaité qui ouvrira la voie à la coopération » dans la région, a conclu M. Shoukry.

Le Monde avec AFP

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