France World

Les cent premiers jours de Joe Biden : un président en quête de modèle

https://img.lemde.fr/2021/04/04/333/0/3500/1748/1440/720/60/0/a45ceb1_315075973-204499.jpg

Le président Joe Biden, le 2 avril à la Maison Blanche. Le président Joe Biden, le 2 avril à la Maison Blanche.

Plan d’investissements massifs mercredi, réunion de cabinet jeudi, la machine Biden continue d’avancer et la comparaison avec son prédécesseur n’est pas à l’avantage de ce dernier. Il avait fallu attendre le 12 juin pour le républicain réunisse l’ensemble de son gouvernement. On attendait un cap, mais on avait surtout eu droit à une claque, façon théâtre. Une averse de compliments s’était abattue sur Donald Trump pendant dix minutes sous les yeux de la presse accréditée à la Maison Blanche. Le président des Etats-Unis avait paru satisfait.

Jeudi, Joe Biden s’est brièvement félicité d’un cabinet « à l’image de l’Amérique » parce qu’il est le plus divers sociologiquement de l’histoire, alors que celui de son prédécesseur était majoritairement masculin et blanc. Puis il a invité les journalistes à quitter la salle après seulement trois minutes de « pool spray », parce qu’il avait à faire.

Il y a quatre ans, chacun s’attendait à ce que Donald Trump prenne le dossier de la modernisation des infrastructures à bras-le-corps. Son expérience dans le privé promettait de faire des étincelles et il avait assuré être « le seul » à pouvoir réparer l’Etat fédéral. Les années ont passé et la « semaine des infrastructures » est devenue un gag récurrent à Washington, annoncée sept fois sans qu’elle ne soit jamais suivie de la moindre mesure concrète.

Pari audacieux

Joe Biden a abattu ses cartes un peu plus de deux mois après son arrivée à la Maison Blanche, en s’engageant dans le pari sans doute le plus audacieux de sa présidence parce qu’il ne concerne pas seulement les ponts ou les autoroutes. Virage environnemental, virage social avec une meilleure prise en charge des personnes âgées et handicapées, il le définira pour le meilleur comme pour le pire, selon qu’il rencontre le succès ou l’échec.

Contrairement à Donald Trump qui ne se reconnaissait aucun modèle, le président est en quête d’une figure tutélaire dans les pas de laquelle il pourrait placer les siens. Il ne peut se tourner vers ses prédécesseurs immédiats, Barack Obama et Bill Clinton, qui ont géré plus que transformé. Son ambition nouvelle, dictée par les circonstances, le contraint à choisir entre le père du New Deal, Franklin Delano Roosevelt, et celui de la Great Society, Lyndon Baines Johnson.

Le premier a accédé de son vivant au rang d’icône longtemps indiscutée, y compris dans les rangs républicains. Sa gestion du bourbier vietnamien a contraint le second à renoncer au pouvoir sans gloire en dépit de percées majeures, sociales (les programmes de santé Medicare et Medicaid) et sociétales (le Civil Rights Act et le Voting Right Act).

Il vous reste 29.69% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.

Source

L’article Les cent premiers jours de Joe Biden : un président en quête de modèle est apparu en premier sur zimo news.