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Airbus et Dassault ont fait une offre sur l’avion européen SCAF

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Le modèle grandeur nature du système de combat aérien futur (SCAF), lors du Salon international du Bourget, près de Paris, le 17 juin 2019. Le modèle grandeur nature du système de combat aérien futur (SCAF), lors du Salon international du Bourget, près de Paris, le 17 juin 2019.

C’est un petit pas dans un océan de difficultés mais un pas quand même. Au terme de plusieurs semaines de négociations ardues, et alors que se profilent des échéances couperets, le cabinet de la ministre des armées, Florence Parly, a confirmé, vendredi 2 avril, avoir reçu « une offre » de la part des principaux industriels concernés par la deuxième étape de développement du système de combat aérien du futur (SCAF). Ce projet d’avion de chasse de « sixième génération » allie France, Allemagne et Espagne depuis 2017-2019.

Aucun détail n’a filtré sur cette offre, révélée par La Tribune, où des poids lourds tels que Dassault Aviation côté français, et Airbus côté allemand et espagnol, sont censés être parvenus à un compromis. Notamment sur l’un des points les plus sensibles du SCAF : l’avion lui-même, appelé New Generation Fighter (NGF). Cette « offre » doit encore franchir un certain nombre d’étapes avant de devenir un contrat en bonne et due forme et aboutir à la réalisation d’un démonstrateur en vol en 2026. Mais elle est venue donner un peu d’air à ce projet engagé sur une pente particulièrement raide depuis ses débuts.

Coup de pression

Ces dernières semaines, plusieurs affrontements entre industriels ont d’ailleurs eu lieu par voie de presse et auditions parlementaires interposées. Début mars, lors de la présentation de ses résultats annuels, Eric Trappier, le président-directeur général de Dassault Aviation, est allé jusqu’à évoquer un « plan B » sans Airbus, confessant : « Je ne vais pas vous dire que le malade n’est pas dans un état difficile. » Un coup de pression auquel le président exécutif d’Airbus Defence and Space, Dirk Hoke, a répondu, le 17 mars, au Sénat, par une glaciale explication de texte.

Au cœur des tensions : d’un côté des questions de propriété intellectuelle, de l’autre des divergences sur la façon dont le projet SCAF doit être piloté. Dassault réclamait notamment, au nom de son expérience en la matière, le leadership sur l’avion lui-même, la pièce maîtresse du projet. Quant à Airbus, après avoir mis la main sur d’autres piliers-clés du projet (en particulier le cloud de combat et les drones), le constructeur arguait des intérêts de la souveraineté européenne pour revendiquer une nouvelle répartition des tâches et des futurs acquis technologiques.

Rien ne dit que ces divergences de fond aient été entièrement gommées par l’offre arrivée sur le bureau de Mme Parly et des autorités allemandes et espagnoles. Des négociations doivent encore avoir lieu entre les représentants des trois Etats. Notamment sur un autre point sensible : le moteur de l’avion, sur lequel le français Safran, l’allemand MTU et l’espagnol ITP ne sont toujours pas en phase. Ces négociations ne sont en outre qu’un préalable au franchissement d’une étape encore plus délicate pour le SCAF : le feu vert budgétaire du Parlement allemand avant la clôture de la session parlementaire, fin juin. Un agenda très serré dans un contexte politique instable et méfiant vis-à-vis des sujets de défense.

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