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Mort de George Floyd : au procès Chauvin, une première semaine accablante pour le policier

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Capture d’écran d’une vidéo montrant l’avocat de la défense Eric Nelson (gauche) et l’accusé Derek Chauvin, à Minneapolis (Minnesota), le 2 avril. Capture d’écran d’une vidéo montrant l’avocat de la défense Eric Nelson (gauche) et l’accusé Derek Chauvin, à Minneapolis (Minnesota), le 2 avril.

La première semaine d’auditions menées lors du procès de Derek Chauvin s’est achevée comme elle avait commencé : sur une note accablante pour le policier de Minneapolis (Minnesota), accusé du meurtre de George Floyd en mai 2020.

Dernier témoin appelé à la barre, vendredi 2 avril, le lieutenant de police qui avait supervisé les débuts de l’enquête interne ouverte après le drame s’est montré direct et sans ambiguïté. La « force mortelle » utilisée pour maintenir la victime menottée au sol durant plus de neuf minutes était « totalement inutile et injustifiée », a jugé Richard Zimmerman, bardé de son expérience de trente ans dans la police.

La veille déjà, alors qu’étaient abordées les premières questions sur l’usage de la force – l’un des éléments clés de ce procès –, le supérieur direct de M. Chauvin, aujourd’hui à la retraite, avait estimé que la contrainte physique exercée sur M. Floyd aurait dû cesser dès lors qu’il était « menotté et n’opposait plus de résistance », ce que les images de son agonie démontrent clairement. Signe que cette affaire ne ressemble à aucun autre procès de policier, le chef de la police de Minneapolis, lui-même, sera appelé à témoigner dans les prochains jours.

Pour l’heure, les déclarations venues des rangs policiers mettent à mal les tentatives répétées de l’avocat de Derek Chauvin, Eric Nelson, de justifier l’attitude de son client par la « combativité » de la victime et la présence d’une « foule hostile ». Pour Richard Zimmerman, « la foule » présente ce jour-là – une dizaine de personnes qui étaient tenues à distance – n’était pas « menaçante ».

L’horreur de la scène

Ces conclusions dévastatrices pour la défense viennent corroborer les récits chargés d’émotion des témoins entendus en début de semaine. Au cœur de ce « bouquet d’humanité », promis par l’accusation en prélude à leurs auditions, les passants ayant assisté aux derniers instants de M. Floyd, ont tous témoigné de leur « détresse » et de leur « impuissance » face à l’horreur de la scène.

D’une voix posée, entrecoupée de sanglots, la jeune fille dont la vidéo filmée sur son téléphone a fait le tour du monde, a confié ses regrets de n’avoir pas fait davantage « pour sauver la vie » de la victime. « Certaines nuits, je reste éveillée et je m’excuse auprès de George Floyd de ne pas m’être interposée physiquement », a témoigné Darnella Frazier. « Mais ce n’était pas à moi de faire autrement, c’était à lui », a-t-elle ajouté à l’intention de M. Chauvin.

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