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C’était un canular lancé par l’intermédiaire des réseaux, il a tourné au rassemblement de masse pour revendiquer l’allègement des mesures de confinement. Et la manifestation improvisée s’est dès lors transformée en une sorte d’émeute incontrôlée, jeudi 1er avril, à Bruxelles, où les réunions de plus de quatre personnes en extérieur sont, en principe, toujours interdites.
Jusqu’à 3 000 jeunes s’étaient rassemblés, jeudi soir, sur les pelouses du bois de la Cambre, un grand espace vert de la capitale belge. Ils avaient répondu à l’appel des organisateurs d’une « boum », une grande fête devant prétendument réunir des disc-jockeys et « apporter de la joie », selon une jeune femme qui témoignait, dans la soirée, un masque de lapin sur le visage.
Agglutinés, non masqués pour la plupart, avouant leur dépit d’être confinés depuis plus d’un an presque sans interruption, les participants se sont mis à boire, à chanter et à revendiquer « la liberté ». Peu après 17 heures, la police a lancé des appels au dispersement, menaçant d’intervenir « avec moins de diplomatie » si elle n’était pas entendue. Et de distribuer des contraventions pour infraction aux règles du confinement.
« La situation reste problématique »
Celles-ci avaient été contestées, la veille, par un juge du tribunal de première instance de la ville. Le magistrat a donné un mois au gouvernement d’Alexander De Croo pour appuyer sur une base légale les différentes mesures d’interdiction en vigueur (couvre-feu, interdiction de franchir les frontières, rassemblements prohibés, etc.), faute de quoi il s’exposerait à une lourde astreinte. Le gouvernement, confronté à une épidémie qui a fait 23 045 morts, a immédiatement fait appel de cette décision.
Nul doute qu’elle a toutefois alimenté la revendication des jeunes fêtards et l’expression de leur malaise grandissant. Une bonne partie d’entre eux, et quelques familles présentes, ont toutefois quitté les lieux quand une centaine de policiers casqués et frappant sur leur bouclier sont intervenus. Un peu plus tard, leurs collègues à cheval et d’autres avec des chiens ont été mobilisés, appuyés par des canons à eau et un hélicoptère de surveillance.
Les groupes encore présents ont alors répliqué avec des jets de pierres et de bouteilles. Les bagarres ont duré plusieurs heures et fait, au total, plusieurs dizaines de blessés, parmi lesquels de nombreux policiers. Une vingtaine de jeunes ont été appréhendés.
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