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Face à la pénurie de puces, Intel annonce la construction de deux usines de semi-conducteurs aux Etats-Unis

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Un site de fabrication de microprocesseurs Intel, à Chandler (Arizona), en octobre 2020. Un site de fabrication de microprocesseurs Intel, à Chandler (Arizona), en octobre 2020.

Intel a annoncé, mardi 23 mars, la construction à venir de deux usines de semi-conducteurs aux Etats-Unis, au moment où une pénurie de ces composants électroniques essentiels affecte actuellement les constructeurs automobiles et d’autres industries.

Le nouveau patron du géant américain du secteur, Pat Gelsinger, a présenté dans un communiqué les investissements initiaux de 20 milliards de dollars (16,9 milliards d’euros) pour ces nouveaux sites en Arizona (ouest) comme un aspect essentiel de sa stratégie de production aux Etats-Unis et en Europe.

« Intel est la seule entreprise avec un tel champ d’expertise en matière de logiciels, de puces, de conditionnement, et de processus industriels (…) sur laquelle les clients peuvent se reposer pour leurs innovations », a déclaré M. Gelsinger.

« Gagner en flexibilité »

Aux manettes depuis février, l’ex-patron du groupe informatique VMware a aussi annoncé la formation d’une nouvelle division aux Etats-Unis et en Europe, baptisée « Intel Foundry Services », c’est-à-dire une branche de services pour les fonderies, ces usines spécialisées dans les matériaux semi-conducteurs.

Pat Gelsinger veut à la fois renforcer ses capacités de production en propre et augmenter le recours aux sous-traitants, qui fabriquent les composants nécessaires aux technologies informatiques d’Intel, notamment pour les serveurs dans les centres de données.

L’objectif est de « gagner en flexibilité et en taille pour optimiser la trajectoire d’Intel en matière de coût, de performance, de délais et d’approvisionnement », détaille le communiqué. Le groupe estime que le projet arizonien devrait créer 3 000 emplois qualifiés permanents et quelque 15 000 emplois locaux de long terme.

Les 20 milliards de dollars d’investissements sont « audacieux », a commenté l’analyste Patrick Moorhead. « Je ne crois pas qu’Intel va s’arrêter là en matière d’investissements, surtout étant donné les besoins des gouvernements américain et européens, qui demandent plus de fabrication de pointe sur place », a-t-il ajouté.

Une pénurie de composants électroniques en Asie force actuellement les constructeurs automobiles à ralentir la cadence sur leurs sites dans le monde entier. Signe de l’ampleur du problème, le président américain, Joe Biden, a signé fin février un décret pour passer au crible les chaînes d’approvisionnement des biens jugés « essentiels », dont les semi-conducteurs.

« Plus d’agilité »

« L’annonce d’Intel est un excellent exemple des bénéfices liés aux investissements nationaux dans des usines de semi-conducteurs. Nous pouvons créer des emplois, renforcer la sécurité nationale ainsi que la sûreté et la résilience de nos chaînes d’approvisionnement », a réagi la secrétaire américaine au commerce, Gina Raimondo, dans un communiqué.

Intel a battu son record de chiffre d’affaires en 2020 (78 milliards de dollars), grâce aux déploiements de la 5G et aux besoins décuplés en produits électroniques et informatiques liés à la pandémie.

Mais la société a traversé une période chahutée en fin d’année, quand le milliardaire américain Dan Loeb, dont le fonds spéculatif Third Point détient une participation évaluée à un milliard de dollars dans Intel, a demandé à l’entreprise de se séparer de ses activités de production pour se concentrer sur la conception des puces.

Son coup d’éclat a eu pour effet quasi immédiat de conduire le conseil d’administration à remercier Bob Swan, 60 ans et PDG depuis janvier 2019. Pat Gelsinger, fort d’une expérience de trente ans chez Intel, lui a succédé. Il n’a pas procédé à la scission réclamée par Dan Loeb, mais a promis « plus d’agilité ».

Fin janvier, lors de la présentation des résultats annuels, il avait aussi admis qu’Intel devait « regagner la confiance » de ses clients en matière de chaîne d’approvisionnement. Le groupe a en effet subi un fort retard dans la production de son processeur de dernière génération, plus performant. Un délai qui creuse l’écart avec son concurrent AMD, dont le produit équivalent est déjà disponible.

Le Monde avec AFP

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