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Boris Johnson a tort sur le Brexit mais raison sur la vaccination contre le Covid-19

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Analyse. Tous les adultes britanniques se seront vu proposer au moins une dose de vaccin contre le Covid-19 au 10 juin, avec un mois et demi d’avance sur l’objectif officiel du gouvernement Johnson et largement deux mois d’avance sur celui de la Commission européenne, selon une étude parue dans le Times, samedi 13 mars. Etude peut-être un peu trop optimiste : mercredi 17 mars, Londres concédait que la vaccination des moins de 50 ans pourrait commencer plus tard en avril, à cause de problèmes d’approvisionnement. Il n’empêche : les déboires européens du vaccin anglo-suédois AstraZeneca – dont 11 millions de Britanniques ont reçu une dose – soulèvent de l’incrédulité dans un pays peu allergique à la culture du risque, où la population a compris que le vaccin sauve infiniment plus de vies qu’il pourrait en coûter.

Etonnante performance britannique que cette campagne vaccinale menée prestement, alors que Londres avait perdu le contrôle de la pandémie au printemps 2020, mariant l’impréparation à l’incompétence et aboutissant à un très triste record européen : plus de 125 000 décès liés au coronavirus au 17 mars.

Le NHS fait des merveilles

Les traits de caractère de Boris Johnson ont joué positivement : fascination pour les grands projets, optimisme performatif. Le premier ministre et son gouvernement ont aussi pu compter sur un exceptionnel vivier de chercheurs, de laboratoires et de conseillers visionnaires. Dès la mi-avril 2020, la « vaccine task force », chargée de constituer un futur portefeuille de vaccins, est lancée.

A l’époque, les médias relèvent à peine l’information : le pays vit une violente première vague et Boris Johnson a contracté le virus. Un vaccin efficace va forcément venir de quelque part, pour Patrick Vallance, conseiller scientifique en chef du gouvernement. « Nous devons juste parier sur plein de chevaux à la fois, et être sûrs d’être en parfaite position pour accéder aux vaccins quand ils seront finalisés », explique alors cet ex-responsable de la recherche du groupe pharmaceutique britannique GlaxoSmithKline (GSK).

Deux projets nationaux font déjà parler d’eux : celui de l’Imperial College et surtout celui piloté par Sarah Gilbert et Andrew Pollard à l’université d’Oxford, qui espèrent un vaccin opérationnel dès l’automne 2020. Oxford s’allie au géant anglo-suédois AstraZeneca le 30 avril avec la bénédiction de Downing Street qui a déjà attribué des dizaines de millions de livres sterling à la recherche vaccinale anti-Covid nationale, et continuera à dépenser sans compter tout au long de l’année.

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