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Joe Biden inflige un camouflet aux Européens sur le dossier afghan

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Le secrétaire d’État américain Antony Blinken arrive à la base aérienne d’Osan à Pyeongtaek, en Corée du Sud, le 17 mars 2021. Le secrétaire d’État américain Antony Blinken arrive à la base aérienne d’Osan à Pyeongtaek, en Corée du Sud, le 17 mars 2021.

On hésite entre la douche froide et le camouflet. Principale pourvoyeuse d’aides civiles à l’Afghanistan, avant les Etats-Unis et le Japon, l’Union européenne (UE) a été, en quelques semaines, écartée par Washington du règlement de la crise afghane. Début mars, la Chine, la Russie, l’Iran, le Pakistan et l’Inde étaient cités dans le plan de la dernière chance d’Antony Blinken, le secrétaire d’Etat américain. En revanche, Bruxelles, l’Allemagne et un partenaire proche de l’UE, la Norvège, très investis sur le chemin de la paix afghane, ont été sortis du jeu diplomatique régional.

Ainsi l’UE n’aura-t-elle pas de représentant, jeudi 18 mars, lors d’une première relance, à Moscou, d’un processus de paix au point mort, réunissant des délégations de haut niveau du gouvernement afghan, des talibans, mais également l’envoyé spécial américain chargé du dossier afghan, Zalmay Khalilzad, et la Chine. L’ONU et la Turquie, sollicitées par M. Blinken pour organiser, en avril, d’autres rendez-vous destinés à restaurer la paix dans ce pays meurtri, n’ont pas non plus prévu d’associer l’UE.

Soutien conditionné

Les Etats-Unis, qui ont signé, le 29 février 2020, sous la présidence Trump, un préaccord de paix avec les talibans à condition de quitter l’Afghanistan le 1er mai au plus tard, veulent aujourd’hui forcer l’ensemble des belligérants afghans à accepter un gouvernement de transition réunissant les ennemis d’hier. Une condition rejetée, mardi 16 mars, par le président afghan, Ashraf Ghani, si des élections n’étaient pas organisées pour cette « passation de pouvoir ». Or, le document de travail des Etats-Unis, qui prévoit une nouvelle Constitution, exclut tout scrutin électoral avant l’issue des pourparlers de paix. Les talibans ont aussi exprimé leur « scepticisme » face aux propositions de Washington.

Les milliards d’euros injectés par l’UE en Afghanistan, les centaines de soldats des pays de l’Union morts dans ce pays et les efforts des chancelleries européennes sur le terrain diplomatique et de la coopération ont fait long feu face à l’urgence américaine de sortir du bourbier afghan. Lors de la conférence dite « des donateurs », les 23 et 24 novembre 2020, à Genève (Suisse), l’UE s’était encore engagée à hauteur de 1,2 milliard d’euros en faveur de Kaboul. Un montant identique à celui de 2016, en dépit de la crise sanitaire et économique liée au coronavirus. Josep Borrell, haut représentant de l’UE pour les affaires étrangères et la politique de sécurité, avait menacé de couper ce soutien si « les talibans tentaient de restaurer un émirat islamique ». L’un des principes édictés par le nouveau plan américain est de confier à un Haut Conseil de la jurisprudence islamique toutes les orientations pour l’ensemble des structures gouvernementales nationales et locales.

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