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La droite allemande se fait peur à six mois des élections législatives

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Dirigeront-ils le prochain gouvernement ? Seront-ils même en mesure d’y participer ? Après leur double revers électoral, dimanche 14 mars, dans le Bade-Wurtemberg et en Rhénanie-Palatinat, les conservateurs allemands n’excluent plus un tel scénario catastrophe. A six mois des législatives du 26 septembre, qui doivent déboucher sur l’élection du successeur d’Angela Merkel à la chancellerie, leurs dirigeants semblent juger sérieuse l’hypothèse de se voir chasser du pouvoir et reléguer sur les bancs de l’opposition.

« Depuis hier soir, la perspective d’avoir un chancelier CDU-CSU n’est plus certaine à 100 %. Il est même possible que la CDU-CSU ne fasse pas partie de la prochaine majorité », a déclaré Markus Söder, le chef de la CSU bavaroise, lundi, lors d’une conférence de presse depuis Munich. « Dieu ne nous garantit pas le poste de chancelier. Il va falloir nous battre », s’est également inquiété Armin Laschet, le président de la CDU, à l’occasion de la réunion hebdomadaire de la direction du parti.

Défiance croissante vis-à-vis du gouvernement

Au vu des résultats de dimanche, de telles inquiétudes ne sont pas infondées. Dans le Bade-Wurtemberg, région qu’elle dirigea sans discontinuer de 1953 à 2011, la CDU n’a obtenu que 24,1 % des voix, soit 2,9 points de moins qu’en 2016. En Rhénanie-Palatinat, fief de l’ancien chancelier Helmut Kohl (1982-1998), elle n’a recueilli que 27,7 % des suffrages (– 4,1). Dans ces deux Länder frontaliers avec la France, jamais elle n’avait affiché de si mauvais scores depuis la fondation de la République fédérale d’Allemagne, en 1949.

Ces résultats sont venus confirmer la tendance à la baisse observée dans les enquêtes d’intentions au niveau national. Au début de l’automne 2020, avant que l’Allemagne ne prenne de plein fouet la deuxième vague de l’épidémie de Covid-19, la CDU-CSU était créditée de 36 à 38 %. Dans les derniers sondages, réalisés début mars, elle oscille entre 30 et 33 %.

Deux raisons principales expliquent cette érosion : la défiance croissante de la population vis-à-vis du gouvernement d’Angela Merkel, critiqué notamment pour les ratés de la campagne de vaccination ; et les accusations visant deux députés conservateurs soupçonnés d’avoir touché des commissions de plusieurs centaines de milliers d’euros en servant d’intermédiaires entre des fabricants de masques et les autorités.

Si elle continue de baisser, la CDU-CSU pourrait avoir du souci à se faire dans la perspective des législatives de septembre. « Même si ce n’est pas le scénario le plus probable, on ne peut plus exclure que la CDU-CSU soit absente du prochain gouvernement, ce qui était impensable il y a encore quelques mois », analyse Jürgen Falter, professeur de science politique à l’université de Mayence.

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