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La dégradation de la situation en Birmanie inquiète ses partenaires régionaux

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Portraits de manifestants dont la mort est attribuée aux forces de sécurité birmanes, pendant une manifestation contre le coup d’Etat devant les bureaux de l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est  (Asean) à Djakarta (Indonésie), le 12 mars 2021. Portraits de manifestants dont la mort est attribuée aux forces de sécurité birmanes, pendant une manifestation contre le coup d’Etat devant les bureaux de l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est  (Asean) à Djakarta (Indonésie), le 12 mars 2021.

Alors que les Nations unies ont publié, jeudi 11 mars, un bilan de 70 personnes « assassinées » par les forces de l’ordre depuis le début des manifestations antijunte – dont la moitié est âgée de moins de 25 ans –, les voisins de la Birmanie donnent des signes d’une inquiétude croissante face à la dégradation continue de la situation.

Le ministère des affaires étrangères thaïlandais, pays pourtant dirigé par un ex-général putschiste, a fait part, le même jour, de sa préoccupation après l’annonce de la mort de 12 manifestants de plus, jeudi. Il a publié un communiqué indiquant que, « en tant que voisin partageant [avec la Birmanie] une longue frontière commune et qui est en relation étroite dans bien des domaines, la Thaïlande ne cesse d’être préoccupée au vu des derniers développements [chez son voisin] ». Une réaction inhabituellement directe de la part d’un pays pour lequel la Birmanie revêt une importance stratégique et économique cruciale et d’où sont originaires environ 3 millions de travailleurs migrants, en grande partie illégaux.

La diplomatie thaïlandaise a appelé à la libération de toutes les personnes emprisonnées depuis le coup d’Etat du 1er février (2 000, selon les chiffres de l’ONU) et s’est dite « attristé[e] par les pertes en vies humaines, la souffrance de la population causée par l’escalade de la violence dans le pays ». Le communiqué demande en outre que s’engage un dialogue « entre le Myanmar [Birmanie] et sa population » et exhorte le régime militaire « à la retenue ».

« Tactique létale »

Après l’appel à la « désescalade » par la Chine, mercredi à l’ONU – une formule qui illustre le mécontentement de Pékin à l’égard de son voisin depuis le putsch –, la poursuite de la répression à l’intérieur de la Birmanie finit par faire des vagues dans tous les pays de la région. A l’ordinaire, ces derniers, liés dans le cadre de l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est (Asean), souvent soucieuse d’afficher une grande prudence diplomatique, se montrent peu enclins à se critiquer les uns les autres.

Le Vietnam a en effet, lui aussi, publié un communiqué qui va dans le même sens que celui de la Thaïlande. De son côté, le Cambodge, habituellement arc-bouté sur des positions très fermes de non-interférence dans les affaires d’autrui, a fait savoir qu’il était prêt à « assister le Myanmar » dans le cadre des relations entre la Birmanie et le reste de l’Asean.

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