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Alors que les Nations unies ont publié, jeudi 11 mars, un bilan de 70 personnes « assassinées » par les forces de l’ordre depuis le début des manifestations antijunte – dont la moitié est âgée de moins de 25 ans –, les voisins de la Birmanie donnent des signes d’une inquiétude croissante face à la dégradation continue de la situation.
Le ministère des affaires étrangères thaïlandais, pays pourtant dirigé par un ex-général putschiste, a fait part, le même jour, de sa préoccupation après l’annonce de la mort de 12 manifestants de plus, jeudi. Il a publié un communiqué indiquant que, « en tant que voisin partageant [avec la Birmanie] une longue frontière commune et qui est en relation étroite dans bien des domaines, la Thaïlande ne cesse d’être préoccupée au vu des derniers développements [chez son voisin] ». Une réaction inhabituellement directe de la part d’un pays pour lequel la Birmanie revêt une importance stratégique et économique cruciale et d’où sont originaires environ 3 millions de travailleurs migrants, en grande partie illégaux.
La diplomatie thaïlandaise a appelé à la libération de toutes les personnes emprisonnées depuis le coup d’Etat du 1er février (2 000, selon les chiffres de l’ONU) et s’est dite « attristé[e] par les pertes en vies humaines, la souffrance de la population causée par l’escalade de la violence dans le pays ». Le communiqué demande en outre que s’engage un dialogue « entre le Myanmar [Birmanie] et sa population » et exhorte le régime militaire « à la retenue ».
« Tactique létale »
Après l’appel à la « désescalade » par la Chine, mercredi à l’ONU – une formule qui illustre le mécontentement de Pékin à l’égard de son voisin depuis le putsch –, la poursuite de la répression à l’intérieur de la Birmanie finit par faire des vagues dans tous les pays de la région. A l’ordinaire, ces derniers, liés dans le cadre de l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est (Asean), souvent soucieuse d’afficher une grande prudence diplomatique, se montrent peu enclins à se critiquer les uns les autres.
Le Vietnam a en effet, lui aussi, publié un communiqué qui va dans le même sens que celui de la Thaïlande. De son côté, le Cambodge, habituellement arc-bouté sur des positions très fermes de non-interférence dans les affaires d’autrui, a fait savoir qu’il était prêt à « assister le Myanmar » dans le cadre des relations entre la Birmanie et le reste de l’Asean.
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