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L’Australien Mathias Cormann élu secrétaire général de l’OCDE

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Mathias Cormann, le 22 août 2018, à Canberra Mathias Cormann, le 22 août 2018, à Canberra

L’Australien Mathias Cormann a été élu, vendredi 12 mars, secrétaire général de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) par les ambassadeurs de cette organisation qui compte 37 membres, dont la France. Ancien ministre des finances australien, M. Cormann, 50 ans, a été élu « à une courte majorité », devant la Suédoise Cécilia Mälmström, ex-commissaire européenne au commerce.

Né en septembre 1970 en Belgique, diplômé de droit, M. Cormann parle couramment le français, l’anglais, le flamand et l’allemand. Il a émigré en Australie, au milieu des années 1990 où il est entré en politique. Vice-président du Parti libéral (centre droit), il a été à la tête du ministère des finances de 2013 à 2020.

Son arrivée à la tête d’une institution qui représente 60 % de la production économique mondiale constitue une première, l’OCDE n’ayant jamais été dirigée par un citoyen d’un pays de la région Asie-Pacifique. Mais elle inquiète les associations de défense de l’environnement, qui dénoncent les positions climatosceptiques de M. Cormann et ses liens étroits avec l’industrie minière australienne. Plus d’une vingtaine d’organisations non gouvernementales (ONG) ont ainsi écrit une lettre ouverte, pour s’insurger contre sa candidature à la tête de l’OCDE.

En cause, des déclarations de M. Cormann qualifiant d’extrémiste l’objectif d’émissions nettes de CO2 réduites à zéro d’ici à 2050, ou appelant les jeunes Australiens participant à une manifestation mondiale de défense de l’environnement à « rester à l’école ». L’ancien ministre a aussi fait campagne contre le système de tarification du carbone destiné à réduire les émissions de l’industrie australienne, qui a été abrogé en 2014.

Peu connu du public australien

Opposé dans la dernière ligne droite à la populaire Suédoise Cecilia Malmström, M. Corman a verdi son discours pour séduire une OCDE soucieuse de donner la priorité aux questions climatiques au côté du développement économique. Il a ainsi déclaré que le changement climatique figurait parmi les principaux défis de l’OCDE, au même titre que l’éducation, les compétences et « la réduction des différences en matière de politique fiscale ». M. Cormann a aussi vanté son parcours à cheval entre deux continents, soulignant avoir « partagé [sa] vie à parts égales entre l’Europe et l’Asie-Pacifique ».

Selon des sources proches de l’OCDE, il a de fait bénéficié de la volonté de l’organisation de s’ouvrir à l’Asie et a su « donner des gages en matière environnementale ».

Malgré dix ans passés au Parlement australien et sept aux manettes des finances, un record, M. Cormann est peu connu du public australien. Il est cependant un acteur influent du Parti libéral, au pouvoir, et a contribué à l’ascension de l’actuel premier ministre, Scott Morrison.

Sa campagne pour conquérir la tête de l’OCDE a suscité la controverse en Australie, lorsqu’il est apparu qu’il utilisait un jet de l’armée de l’air pour sillonner l’Europe afin de plaider sa cause auprès d’autres dirigeants ; un exercice critiqué comme coûteux et injustifié alors que des dizaines de milliers d’Australiens étaient bloqués à l’étranger en raison de la pandémie.

Le gouvernement australien l’a défendu, en arguant vouloir épargner à M. Cormann le risque de contracter le Covid-19 sur des vols commerciaux.

Le Monde avec AFP

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