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Les 100 premiers jours de Joe Biden : parler peu, gouverner fort

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Le président américain Joe Biden quitte l’église catholique Holy Trinity de Georgetown, à Washington, le 6 mars. Le président américain Joe Biden quitte l’église catholique Holy Trinity de Georgetown, à Washington, le 6 mars.

Au quarante-cinquième jour de son mandat, le président des Etats-Unis, Joe Biden, a revendiqué un premier succès d’ampleur, samedi 6 mars, avec l’adoption par le Sénat, aux forceps, d’un plan de soutien gargantuesque de 1 900 milliards de dollars (1 595 milliards d’euros).

Ce plan, dont la validation définitive par la Chambre des représentants devrait être plus aisée, a beau bénéficier de la bénédiction du président de la Réserve fédérale américaine (Fed, banque centrale) nommé par Donald Trump, Jerome Powell, et de sa prédécesseure devenue secrétaire au Trésor, Janet Yellen, il constitue un pari audacieux qui pourrait décider du sort politique du président démocrate.

Soit il relancera magistralement l’économie américaine bien en amont des élections de mi-mandat, prévues en novembre 2022. Soit il la fera exploser à force de surchauffe et les midterms tourneront à la raclée homérique. On a hâte de savoir.

Un « bidenisme » en gestation

Sans attendre, le succès à court terme de cette offensive au Congrès a mis en évidence les fondements d’un « bidenisme » en gestation. Le président parle peu. Il tient la presse et ses questions relativement à distance au point que sa porte-parole, Jen Psaki, a été contrainte de promettre une conférence de presse avant la fin du mois. Son compte Twitter est mille fois plus ennuyeux que le vôtre, et il reste presque invariablement devancé par Donald Trump dans les recherches sur Internet conservées par le géant Google.

Joe Biden murmure quand son prédécesseur véhémentait, mais il gouverne fort. Depuis son arrivée à la Maison Blanche, l’approbation de son action de président reste solidement arrimée au-dessus de la barre de 50 %, dans la moyenne des sondages calculée par RealClearPolitics ou FiveThirtyEight. Un seuil que Donald Trump n’avait jamais été en mesure de franchir en quatre ans.

Son plan de soutien est en outre plus populaire que lui. La prouesse est relative puisqu’on claque rarement la porte à un bon samaritain prêt à déverser sur vous une manne fédérale, mais Joe Biden a fait le bon calcul en choisissant d’avancer sans attendre un geste de bonne volonté, à la vérité assez peu probable, des républicains du Congrès.

D’autres républicains, des gouverneurs, des maires et des « Joe Six-Pack » (Monsieur Tout-le-Monde) en pick-up trucks, si on en croit les sondages, trouvent d’ailleurs ce plan épatant.

Le pouvoir des modérés

A titre de comparaison, le premier succès au Congrès pour Donald Trump – une réforme fiscale favorable principalement aux entreprises et aux hauts revenus –, avait attendu décembre 2017. Sa médiocre popularité avait empêché ensuite les républicains de s’en prévaloir lors des élections de mi-mandat en 2018 au cours desquelles ils avaient perdu leur majorité à la Chambre des représentants.

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