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Etats-Unis : le procès lourd de symboles de Derek Chauvin, le policier impliqué dans la mort de George Floyd

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Par Stéphanie Le Bars

Publié aujourd’hui à 00h38

Côté rue, des labyrinthes de barrières et de barbelés contrôlent l’accès au tribunal de Minneapolis (Minnesota). Depuis plusieurs jours, la garde nationale est en alerte dans la ville et les effectifs policiers ont été renforcés. Côté cour, la salle d’audience est hérissée de plaques de Plexiglas. Jurés, avocats et témoins devront respecter les mesures de distanciation imposées par le Covid-19. Le public ne sera pas autorisé à assister aux débats. L’accusé comparaîtra derrière une vitre.

Exceptionnel, le procès qui s’ouvre lundi 8 mars à Minneapolis l’est à plus d’un titre. En quelques minutes glaçantes, capturées par l’objectif d’un téléphone portable, le policier Derek Chauvin et sa victime, George Floyd, sont devenus les deux symboles d’un même fléau : les violences et le racisme qui ont cours au sein de la police américaine.

En mai 2020, le regard froid du policier maintenant durant de longues minutes son genou sur le cou de la victime a choqué l’Amérique et le monde. Ces images ont provoqué une déflagration inédite, jetant dans les rues des millions de manifestants noirs et blancs, unis contre les brutalités de la police et les discriminations de l’institution envers les Noirs. Pour la première fois dans la ville de Minneapolis, un policier blanc va donc être jugé pour la mort d’un Afro-Américain. Inculpé de meurtre au second degré sans préméditation, Derek Chauvin risque jusqu’à quarante ans de prison.

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A l’heure des comptes, et alors que la charge symbolique de ce procès n’échappe à personne, les autorités craignent de nouveaux rassemblements et des violences. L’attente est d’autant plus forte que les poursuites judiciaires contre les policiers sont peu fréquentes, et les peines prononcées à leur encontre plus rares encore. « Cette affaire est particulière, confirme Ashley Heiberger, ancien officier de police, devenu consultant sur les pratiques policières. Elle a suscité une attention sans précédent sur les méthodes de la police et la nécessité pour l’institution de devoir rendre des comptes. » Mais qu’on ne s’y trompe pas. Si les méthodes policières seront sans aucun doute au cœur des débats, le procès de Derek Chauvin reste avant tout celui d’un homme. Un policier comme l’Amérique en compte des milliers.

Carrière inégale

Neuf mois se sont écoulés depuis la funeste rencontre entre le fonctionnaire chevronné de Minneapolis et George Floyd, un chômeur de 46 ans. Exclu de la police dès le lendemain et arrêté quatre jours après les faits – deux procédures à la rapidité exceptionnelle –, Derek Chauvin a passé un peu plus de quatre mois en prison, avant de bénéficier d’une remise en liberté contre une caution fixée à 1 million de dollars. Il vit depuis dans un lieu inconnu du public, mais son parcours professionnel, inégal, et sa vie personnelle, bouleversée, ont livré presque tous leurs secrets. Sa femme, une ancienne Miss Minnesota, a demandé le divorce au lendemain de la mort de George Floyd. Une séparation officialisée début février, mais dont les arrangements financiers n’ont pas été révélés. Le couple est soupçonné d’avoir dissimulé une partie de ses biens au fisc.

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