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A Bagdad, le pape François plaide pour « le pluralisme religieux, ethnique et culturel »

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Le pape François (à gauche) avec le président irakien Barham Saleh, au palais présidentiel, à Bagdad, le 5 mars 2021. Le pape François (à gauche) avec le président irakien Barham Saleh, au palais présidentiel, à Bagdad, le 5 mars 2021.

Dans un Bagdad balayé par le vent et largement vidé de ses passants, confinés chez eux pendant sa visite de trois jours, le pape François est arrivé, vendredi 5 mars, à la mi-journée, pour ce qu’il a qualifié dans l’avion de « voyage emblématique », un voyage qu’il veut d’encouragement et de solidarité avec une « terre martyre depuis tant d’années ». « Motif de fierté », « message inspirant pour tous », « dimension historique, religieuse, humaine » : le président irakien, Barham Saleh, lui a adressé des remerciements appuyés pour sa venue. Et, dans ses mots, on entendait l’écho d’une certaine reconnaissance. Cette fois, le visiteur ne venait en Irak ni pour ordonner, ni pour réprimander, ni pour dénigrer.

A l’aéroport, le chef de l’Eglise catholique, premier pape à se rendre dans le pays, a été accueilli par l’Hymne à la joie et par le premier ministre, Mustafa Al-Kadhimi. Quelques centaines de personnes avaient été autorisées à le saluer sur le bord de la route qui conduit de l’aéroport au palais présidentiel.

Masque blanc assorti à sa soutane, le chef de l’Eglise catholique y a été accueilli par des cornemuses et un lâcher de colombes. Barham Saleh, qui a déjà rencontré son hôte deux fois au Vatican, a sans-façon posé sa main sur l’épaule du pontife, retenant la mosette blanche que le vent insistant faisait voler. Lors de la présentation des délégations, faisant fi des recommandations sanitaires, tout le monde s’est serré la main. Puis le président et le pape, ainsi que leur traducteur, ont aussi laissé tomber le masque lors de leur rencontre privée, émaillée de rires. Au terme de cet entretien, François lui a offert un médaillon représentant le patriarche Abraham, bâton de pèlerin à la main, sur fond de Mésopotamie.

« Coopérer en harmonie »

La concordance entre le chef spirituel et le dirigeant politique s’est retrouvée dans leurs discours. Comme à chaque visite à l’étranger, François s’est adressé à des personnalités politiques, religieuses, diplomatiques, économiques réunies au palais présidentiel. C’est généralement devant cet aréopage que le chef de l’Eglise catholique distille ses messages les plus politiques. Il n’a pas dérogé à cette règle.

Venu au chevet d’une communauté chrétienne très fragilisée, il a plaidé avec insistance pour une société qui permette le « pluralisme religieux, ethnique et culturel » et vilipendé « le fondamentalisme », qui « ne peut accepter » cette coexistence pacifique entre différentes composantes. « La diversité religieuse, culturelle et ethnique, qui a caractérisé la société irakienne pendant des millénaires, a insisté le pape, est une précieuse ressource dans laquelle puiser, non pas un obstacle à éliminer. Aujourd’hui, l’Irak est appelé à montrer à tous, en particulier au Moyen-Orient, que les différences, plutôt que de donner lieu à des conflits, doivent coopérer en harmonie dans la vie civile. »

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