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Le ministre australien de la justice accusé de viol

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le ministre australien de la justice, Christian Porter, le 3 mars 2021 à Perth. le ministre australien de la justice, Christian Porter, le 3 mars 2021 à Perth.

Accroché à son pupitre comme à une bouée de sauvetage, souvent au bord des larmes, l’attorney général australien (l’équivalent du ministre de la justice) Christian Porter a nié avec véhémence, mercredi 3 mars, avoir violé, en 1988, une adolescente de 16 ans. « Cela ne s’est jamais produit », a insisté l’élu du Parti libéral. C’est la première fois qu’il s’exprimait depuis le début de l’affaire, rendue publique le 27 février. La première fois surtout que le pays découvrait l’identité « du poids lourd du gouvernement accusé de viol », tenue secrète par la presse en raison de lois particulièrement sévères sur les questions de diffamation.

Face aux pressions, y compris de son propre camp, l’homme de 50 ans a fini par se présenter devant les caméras. Les traits tendus, celui à qui les commentateurs politiques prédisaient un destin de premier ministre, a dénoncé « une campagne de calomnie » et rejeté toute idée de démission. « Si cela arrivait, n’importe qui dans la vie publique pourrait perdre son poste suite à la simple publication d’une allégation », a-t-il plaidé. Quant à l’ouverture d’une enquête indépendante, il ne s’y est guère montré favorable. « La seule chose que je pourrais dire, c’est ce que je vous ai dit aujourd’hui, que cela ne s’est pas passé ».

« Choquée et honteuse »

Cette enquête est réclamée par les amis de la victime présumée. Ce sont eux, convaincus de la véracité de son récit, qui ont fait éclater l’affaire en envoyant à trois parlementaires de différents partis, fin février, un courrier contenant une déclaration détaillée rédigée par la jeune femme. Dans ce document d’une trentaine de pages, la quadragénaire décrit des agressions sexuelles graves et violentes qu’elle aurait subies, en 1988, à Sydney, de la part de Christian Porter, âgé de 17 ans, alors qu’ils participaient ensemble à un concours oratoire et qu’elle avait bu de l’alcool. « Profondément choquée et honteuse », elle n’aurait « dit à personne ce qu’il s’était passé ».

Ce n’est qu’en 2019 qu’elle a décidé de pousser les portes d’un commissariat. La police de l’Etat de Nouvelles-Galles du Sud a lancé une enquête, mais n’a pas pu l’interroger formellement. En juin 2020, elle a mis fin à ses jours. Les investigations ont été interrompues. Depuis, la police de l’Etat d’Australie-Méridionale a entamé des recherches concernant les circonstances de sa mort, mais celle de Nouvelles-Galles du Sud a annoncé, mardi 2 mars, avoir clos son dossier en raison de l’insuffisance de « preuves recevables » .

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