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Un bombardement de l’armée colombienne vise des dissidents des FARC, faisant au moins dix morts

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Le ministre de la défense de la Colombie, Diego Molano, en conférence de presse après le bombardement à Calamar, le 2 mars. Le ministre de la défense de la Colombie, Diego Molano, en conférence de presse après le bombardement à Calamar, le 2 mars.

Dix guérilleros ont été tués et trois autres blessés, mardi 2 mars, dans le bombardement par l’armée de l’un des principaux groupes dissidents de l’ex-rébellion des Forces armées révolutionnaires de Colombie (FARC), dans le sud-est de la Colombie.

Le ministre de la défense, Diego Molano, a déclaré qu’au cours « d’une opération conjointe des forces militaires et policières treize membres de la dissidence des FARC commandée par alias Gentil Duarte ont été neutralisés ». Le ministère a précisé, dans un communiqué, que le bombardement avait été mené par « la force aérienne colombienne ».

L’opération a eu lieu mardi matin dans une zone rurale de la municipalité de Calamar, du département amazonien du Guaviare, l’une des zones de plus forte influence des dissidents, qui se sont marginalisés de l’accord de paix signé en 2016 par les FARC.

« Sans trêve contre les narco-criminels (…) responsables du recrutement de mineurs, d’attaques contre notre force publique, de séquestration et d’extraction minière illégale », a ajouté le ministre dans sa déclaration transmise aux médias. Il a promis que les opérations militaires contre ce groupe ne cesseraient pas avant d’en avoir atteint « son chef, symbole du mal, Gentil Duarte », de son vrai nom Miguel Santillana Botache, l’un des ex-commandants dissidents des FARC les plus recherchés de Colombie.

Une vague de violences

Bien que la plupart des 13 000 membres de l’ex-guérilla marxiste, dont 7 000 hommes et femmes combattants, aient déposé les armes, des factions « dissidentes » se sont marginalisées du processus de paix ces trois dernières années. Ces groupes totalisent environ 2 500 hommes sans commandement unifié. Financés par le narco-trafic et les mines clandestines, ils se sont renforcés dans des zones isolées du pays, telles que le Guaviare, région de jungle et de plantations de coca, base de la cocaïne, selon le service de renseignement militaire.

Le gouvernement les accuse d’être responsables de plusieurs des plus de 250 assassinats d’ex-guérilleros des FARC, aujourd’hui transformées en parti politique légal.

La Colombie est actuellement confrontée à la pire vague de violence qu’elle ait connue depuis leur désarmement, et dont les principales victimes sont d’anciens rebelles, des défenseurs des droits humains et des leaders communautaires.

Les rebelles de l’ELN « protégés au Venezuela », selon Ivan Duque

Les dissidents des FARC, ainsi que l’Armée de libération nationale (ELN), considérée comme la dernière guérilla active du pays, et des gangs d’origine paramilitaire se disputent le contrôle du trafic de drogue et de l’extraction minière illégale.

Le président Ivan Duque a annoncé, vendredi dernier, le déploiement d’un commando d’élite de 7 000 militaires destiné à les combattre, mais qui n’a encore fait état d’aucune opération.

Début février, il avait réaffirmé que des rebelles de l’ELN « sont protégés au Venezuela », ce à quoi le président Nicolas Maduro avait riposté en promettant de « répondre avec force » à la création de ce commando si « Ivan Duque osait violer la souveraineté du Venezuela ».

Bien que l’accord avec les FARC en ait diminué l’intensité, la Colombie reste minée par une complexe guerre interne, qui depuis les années 1960 a vu s’affronter guérillas, milices paramilitaires d’extrême-droite et forces armées, faisant plus de neuf millions de victimes (morts, disparus, déplacés).

Le Monde avec AFP

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