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Football : à 100 jours de l’Euro-2020, le Covid-19 sème toujours le trouble

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À 100 jours de l’édition 2020 de la grande compétition continentale de football, reportée pour cause de Covid-19, le contexte pandémique continue de faire peser des incertitudes sur sa tenue et son format. L’UEFA reste pourtant confiante.

Conserver l’Euro-2020 sur 12 pays ou adopter un format plus resserré ? Du public, un peu, beaucoup, pas du tout ? Alors que le coup d’envoi officiel de l’Euro de football doit être donné dans 100 jours, le 11 juin prochain, de nombreuses incertitudes demeurent autour de la compétition continentale en raison du Covid-19.

Déjà décalé d’un an en raison de la pandémie, l’Euro-2020 devait être le premier tournoi organisé à l’échelle européenne avec des matches de Dublin à Bakou en passant par Copenhague, Bilbao et Saint-Pétersbourg, avant des demi-finales et finale prévues à Londres.

« Le format s’annonçait déjà complexe, il devient quasi intenable avec la pandémie », résume auprès de l’AFP Loïc Ravenel, collaborateur scientifique à l’Observatoire du football CIES de Neuchâtel.

Officiellement, l’UEFA ne voit aucune raison de s’affoler : l’instance dirigeante du football européen maintient ses plans initiaux et a seulement décalé, de mars à début avril, le moment de définir « ville par ville » son protocole sanitaire. Outre les « bulles » pour les équipes et les médias, désormais incontournables, quatre scénarios sont envisagés: « 100 % de spectateurs dans le stade, 50 à 100 %, 20 à 30 % ou le huis clos ».

« Une garantie à 100 % n’existe pas, parce qu’une pandémie réserve toujours des surprises. Mais pour le moment, je suis très confiant sur la tenue de ces événements, qu’il s’agisse des JO ou des autres grandes compétitions. Il faudrait de grands changements pour que ce ne soit pas possible », assure le médecin Daniel Koch, ancien « M. Covid » de la Suisse devenu le conseiller sanitaire de l’UEFA. « On ne va pas se débarrasser totalement du virus. Mais on a l’expérience de l’été passé, avec de nouveaux atouts : beaucoup plus de tests, variés et plus rapides comme les tests salivaires, une campagne vaccinale qui a déjà pris un bon rythme dans plusieurs pays, et naturellement, plus de gens immunisés parce qu’ils ont déjà eu le virus. Par ailleurs, dans presque tous les pays, la situation est bien meilleure qu’il y a quelques semaines. »

Sauf que l’UEFA ne contrôle ni l’évolution sanitaire, ni les politiques des douze pays-hôtes, qui peuvent à tout moment interdire l’entrée sur leur territoire ou imposer des mesures de quarantaine incompatibles avec le bon déroulement de l’Euro.

Des dirigeants européens réservés sur le format à 12 pays…

Le dirigeant bavarois, Markus Söder, dont la capitale régionale Munich doit accueillir la compétition, a d’ailleurs appelé le 20 janvier à « attendre de voir » comment le tournoi pourrait avoir lieu.

« J’estime à titre personnel que la version de départ, avec une compétition disséminée à travers l’Europe, a peu de chances de voir le jour compte tenu des restrictions de voyage », a pronostiqué mi-janvier Dominique Blanc, qui préside la Fédération suisse de football.

Pour lui, « la première variante serait de disputer l’Euro dans un seul pays, en Russie ou en Allemagne par exemple », voire de « se replier sur une seule grande ville possédant suffisamment de stades pour accueillir les six groupes », comme Londres.

… Tandis que d’autres fanfaronnent

Alors même que le Royaume-Uni est le pays européen le plus endeuillé par la pandémie,  mais aussi le plus avancé dans la vaccination, l’hypothèse londonienne a resurgi ces derniers jours : le Premier ministre britannique, Boris Johnson, s’est dit prêt, mardi 2 mars, à héberger des matches supplémentaires que les sept rencontres prévues à Londres.

« Nous sommes prêts à accueillir tous les autres matches qu’ils souhaitent voir se dérouler », a déclaré Boris Johnson dans une interview au Sun. « S’il y a d’autres matches qu’ils veulent voir organisés, nous sommes prêts à les accueillir, mais pour l’instant, c’est l’UEFA qui s’en charge », a-t-il ajouté.

Ajoutant à la confusion, Budapest et Bucarest se sont posées en recours en accueillant des rencontres délocalisées de Ligue des champions, pendant qu’Israël offrait mi-février à l’instance européenne d’accueillir « certaines rencontres de l’Euro ».

« C’est une opportunité pour certains pays de fanfaronner sur leur gestion sanitaire, mais pas une réelle solution de repli », relativise Loïc Ravenel, pour qui l’UEFA tente un « pari » en jouant la montre. « Logistiquement, un regroupement en un seul lieu paraît inévitable, mais il poserait des difficultés juridiques et économiques. Alors l’UEFA prend le risque de maintenir son projet jusqu’au bout. »

Pour Daniel Koch, le conseiller sanitaire de l’UEFA, le format paneuropéen est aussi « une chance »: « Si on ne peut plus rien faire dans un pays, il en reste onze autres dans lesquels les préparatifs sont déjà en cours », assure-t-il. « Alors que si l’on est fixés sur un pays et que rien ne marche, c’est perdu. Par ailleurs, dialoguer avec plusieurs gouvernements permet de comparer les approches. »

Un contexte qui risque de sacrifier les supporters

Décidé dès mars 2020, le report du tournoi à l’été 2021 laissait espérer une embellie sanitaire dans l’intervalle : l’optimisme était encore de mise à l’automne dernier, avec la reprise généralisée des compétitions et l’arrivée des vaccins. Mais depuis janvier, la multiplication des variants du Covid-19 sème le doute sur l’évolution de la pandémie et les restrictions de déplacement perturbent de nouveau les calendriers sportifs.

Dans ce contexte, un « certain nombre » de supporteurs qui n’avaient « pas raté une compétition depuis 20 ans » ont déjà annulé leurs billets, explique pour sa part Ronan Evain, directeur général du réseau Football Supporters Europe (FSE).

« Il est envisageable que certains pays ne laissent pas entrer les porteurs de billets non-résidents, ou que ces derniers soient autorisés via un corridor : vol spécial, transport en bus de l’aéroport au stade, etc. » détaille-t-il à l’AFP.

« Mais ce ne sont pas nécessairement des choses attirantes pour tout le monde », sans parler de mesures plus drastiques: « Si on doit être en Hongrie le mercredi et en Angleterre le dimanche, ce sera impossible de s’infliger les deux quarantaines ».

Daniel Koch demande de la patience aux supporters, affirmant qu’aucune décision ferme ne sera prise « avant avril ».

Avec AFP

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