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Restrictions à la frontière allemande : entre la Moselle et la Sarre, « ce qui se joue est important pour l’avenir même de l’Union européenne »

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La frontière entre la France (à gauche) et l'Allemagne (à droite). La frontière entre la France (à gauche) et l'Allemagne (à droite).

La menace planait depuis deux semaines, elle a fini par se concrétiser. Dimanche 28 février, l’Allemagne a annoncé qu’elle allait restreindre les passages à sa frontière en provenance du département de la Moselle, après le classement de celui-ci comme « zone de circulation des variants » du Covid-19 par l’institut de santé publique Robert-Koch. En pratique, cela signifie qu’à partir de mardi 2 mars toute personne venant de la Moselle ne pourra pénétrer sur le territoire allemand que munie d’un test négatif – PCR ou antigénique – datant de quarante-huit heures au maximum.

Contrairement à ce qui est le cas, depuis le 14 février, aux frontières avec le Tyrol autrichien et la République tchèque, aucun contrôle systématique ne sera cependant effectué le long des quelque 200 kilomètres qui séparent l’Allemagne de la Moselle, a assuré le gouvernement d’Angela Merkel. Une différence de traitement justifiée par le fait que les Länder concernés – la Sarre et la Rhénanie-Palatinat – ne l’ont pas demandé, à la différence de la Bavière et de la Saxe il y a deux semaines.

Malgré cet engagement, la France regrette vivement la décision prise par l’Allemagne. « C’est une mauvaise nouvelle que nous déplorons. La vie quotidienne des frontaliers va forcément devenir plus compliquée », déclare au Monde Clément Beaune, le secrétaire d’Etat aux affaires européennes. Selon lui, toutefois, « le pire a été évité », à savoir l’installation de barrières blanc et rouge le long de la frontière, comme ce fut le cas, en mars 2020, quand le gouvernement allemand prit cette mesure du jour au lendemain et de façon unilatérale. « Cette fois, il y a eu d’intenses discussions à tous les niveaux, à la fois entre Paris et Berlin et entre les élus de chaque côté de la frontière, ce qui nous permet d’arriver à une solution certes peu satisfaisante, mais tout de même plus acceptable qu’au printemps 2020 », estime Clément Beaune.

« Extrêmement déçu »

Président de la région Grand-Est, Jean Rottner (Les Républicains) est moins diplomate : « Il s’agit d’une décision rude et brutale de la part de l’Allemagne. C’est d’autant plus difficile à encaisser que le taux d’incidence en Moselle a reculé de 310 à 285 cas pour 100 000 personnes en une semaine et qu’un gros effort sur la vaccination a été fait avec l’injection de 30 000 doses de plus que ce qui était initialement prévu dans ce département », s’indigne-t-il auprès du Monde. Très en colère, il estime que « la décision du gouvernement allemand est davantage guidée par des considérations politiques que par une logique sanitaire ». En comparaison, le taux d’incidence est de 73 cas pour 100 000 personnes dans la Sarre.

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