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Un Conseil européen sous haute inquiétude

Emmanuel Macron donne une conférence de presse en visioconférence après une première journée de Conseil européen, le 25 février. Emmanuel Macron donne une conférence de presse en visioconférence après une première journée de Conseil européen, le 25 février.

Aucun d’eux n’aurait imaginé, la première fois que le Covid-19 les a obligés à se réunir en visioconférence, que cela deviendrait un mode de communication habituel. Un an plus tard, la pandémie sévit toujours et les chefs d’Etat et de gouvernement européens pratiquent désormais la rencontre virtuelle avec une certaine virtuosité. Jeudi 25 février, ils se sont une nouvelle fois parlé par écrans interposés, pour évoquer cette crise qui n’en finit pas.

Face à la propagation des variants – « le britannique est présent dans tous les Etats membres sauf un, le sud-africain dans quatorze, et le brésilien dans sept », a précisé Ursula von der Leyen, la présidente de la Commission, qui assistait au Conseil –, les Vingt-sept ne cachent pas leur inquiétude. « C’est un désastre chez moi », a lancé le premier ministre tchèque, Andrej Babis, dont le pays est, à ce jour, l’un des plus sévèrement touchés.

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Dans ce contexte, « nous devons donc maintenir des restrictions fermes tout en musclant nos efforts pour accélérer la vaccination », ont déclaré les Vingt-Sept dans leurs conclusions à l’issue du sommet.

Alors que la vaccination avance à petits pas en Europe, la Commission promet une forte hausse des doses de vaccins disponibles au deuxième trimestre, grâce à de nouvelles commandes passées à Moderna et Pfizer-BioNTech, mais aussi à la prochaine autorisation de mise sur le marché (prévue en mars) du vaccin de Johnson & Johnson et à la mise sous pression constante des laboratoires afin qu’ils respectent leurs engagements.

Sur les vaccins, la méfiance à l’égard des laboratoires

« Je voudrais afficher un message d’optimisme. Nous avons les moyens de faire en sorte que l’Union européenne [UE] joue un rôle clé pour sortir de cette crise dans les prochains mois », a jugé Charles Michel, le président du Conseil.

Mais, le précédent AstraZeneca, qui ne livrera au premier trimestre qu’un tiers de ce qui était prévu, incite les Vingt-sept à la méfiance. Jeudi, certains se sont inquiétés des livraisons du groupe anglo-suédois au deuxième trimestre après qu’une dépêche Reuters a annoncé, mardi, qu’elles seraient réduites de moitié par rapport aux engagements du groupe. « Reuters s’est trompé, en lisant mal un tableau du labo. Ursula von der Leyen l’a expliqué aux Vingt-Sept mais cela ne les empêche pas d’être méfiants vis-à-vis d’AstraZeneca », relate un diplomate.

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Ursula von der Leyen a eu beau leur présenter un graphique, selon lequel, d’ici à la fin du mois de juin, l’UE devrait recevoir près de 600 millions de doses de vaccins, « les dirigeants européens restent sceptiques. Ils n’ont plus confiance dans la capacité des laboratoires à produire », confie une source européenne. Ils se félicitent toutefois que Thierry Breton, le commissaire au marché intérieur, se soit vu confier la mission de chercher, avec les industriels, des solutions pour augmenter la capacité de production de vaccins sur le Continent. A croire le Français, à la fin de cette année, l’UE sera en mesure « de produire entre 2 milliards et 3 milliards de doses par an ».

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