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Covid-19 en France : “des mesures renforcées à partir du 6 mars” si la dégradation se poursuit

Publié le : 25/02/2021 – 17:24Modifié le : 25/02/2021 – 17:26

Le Premier ministre français Jean Castex a annoncé jeudi que des « mesures renforcées » seraient prises la semaine prochaine pour le week-end du 6 mars si la situation sanitaire continuait à se dégrader dans vingt départements frappés par la recrudescence du Covid-19. Il a également annoncé que près de la moitié des infections en France étaient désormais dues au variant anglais du coronavirus.

Après Nice et Dunkerque, le gouvernement va-t-il persévérer dans sa stratégie de confinements locaux contre le Covid-19 ? C’est l’une des questions auxquelles devraient répondre le Premier ministre Jean Castex et le ministre de la Santé Oliver Véran, lors d’une conférence de presse, jeudi 25 février à 18 heures. Face à une situation sanitaire jugée « préoccupante » dans une dizaine de départements, le gouvernement doit annoncer de nouvelles concertations avec les élus locaux.

Selon Matignon, la question des traitements contre le Covid-19 sera également abordée. Le gouvernement a déjà évoqué la piste des anticorps monoclonaux, censés épauler le système immunitaire pour neutraliser le coronavirus.

Outre les Alpes-Maritimes et le Nord, onze départements métropolitains connaissent un taux d’incidence supérieur à 250 cas pour 100 000 habitants sur les sept derniers jours, au-dessus du seuil d’alerte maximale défini par le gouvernement, dans les Hauts-de-France, l’Ile-de-France et le Grand Est, des régions confrontées à des proportions plus importantes de variants britannique, sud-africain ou brésilien du virus.

Parmi ces départements figure la Moselle, où le gouvernement a annoncé que des tests PCR négatifs de moins de 72 heures seraient exigés à compter de lundi matin pour les frontaliers qui reviennent d’Allemagne sans motif professionnel. Pour les non-frontaliers, ce test est déjà réclamé pour toute entrée en France en provenance d’un pays de l’UE.

« La situation se dégrade »

« Je ne demande pas de reconfiner la Moselle », où la question s’était déjà posée il y a deux semaines face à une hausse du variant sud-africain, a néanmoins déclaré sur France Inter le président de la région Grand Est, Jean Rottner, jugeant la situation « relativement stable ». Mais « ce qui est inquiétant à l’échelle du Grand Est, c’est que la baisse de la circulation virale s’est arrêtée, donc je pense que dans deux à trois semaines, les questions se poseront de manière différente », a-t-il ajouté.

Au niveau national, Santé publique France a annoncé mercredi avoir enregistré plus de 31 519 cas positifs en 24 heures, un chiffre à prendre avec précaution car il peut comprendre des rattrapages de cas détectés les jours précédents, mais au plus haut depuis mi-novembre. Selon des données plus consolidées, il y a eu 138 771 personnes testées positives la semaine dernière, contre 128 662 la précédente.

« La situation épidémique se dégrade dans notre pays », a déploré mercredi le ministre de la Santé, Olivier Véran, à Dunkerque, soulignant que « le nombre de diagnostics augmente désormais jour après jour ».

Si les contaminations repartent à la hausse, ce sera dans un contexte où la charge hospitalière est déjà élevée, avec toujours plus de 25 000 patients hospitalisés (contre plus de 33 000 et 32 000 aux pics des deuxième et première vague), dont plus de 3 400 dans des services de réanimation, où sont soignés les malades les plus gravement atteints.

Baisse des morts en Ehpad

Le nombre de malades en réanimation reste loin des records de l’automne (4 900) et du printemps (7 000), mais la progression de la vaccination en France ne sera pas suffisante pour éviter un bond des hospitalisations à un niveau supérieur au pic de la première vague, sans restrictions supplémentaires, préviennent les modélisateurs de l’Institut Pasteur dans une étude publiée mercredi. Ce rebond serait lié notamment à la progression du variant d’origine britannique du coronavirus, estimé 50 % plus contagieux que la souche historique.

Jeudi, la campagne vaccinale a entamé une nouvelle étape avec la possibilité pour les médecins de ville d’injecter l’un des trois antidotes autorisés en France, celui d’AstraZeneca, pour les 50-64 ans atteints de comorbidités, soit 2 millions de personnes.

« J’étais patiente mais j’avais un peu hâte aussi car je suis une personne à risque (…) Quand les beaux jours reviendront, il y aura beaucoup de candidats au vaccin, croyez-moi ! », a assuré l’une des patientes à Olivier Véran, en visite avec Jean Castex dans une maison de santé du XXe arrondissement parisien où avaient lieu les premières piqûres.

Dans les Ehpad, cible prioritaire de la campagne, le taux de couverture vaccinale avec deux doses atteint désormais 50  % (80% pour la première dose) et le nombre de décès, enregistré deux fois par semaine, connaît une baisse sensible, avec 121 morts mardi (contre 235 une semaine plus tôt), mais les autorités sanitaires restent prudentes et n’établissent pas encore de lien certain avec la protection due au vaccin.

Au total, 2,6 millions de personnes ont reçu au moins une dose, dont 1,3 million de personnes ont été vaccinées avec les deux doses.

Avec AFP

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