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Elle pose fièrement contre le cadavre de la girafe qu’elle vient d’abattre lors d’une « chasse en boîte »

Partagée sur les réseaux sociaux, la photo d’une chasseuse sud-africaine – posant avec fierté contre le cadavre d’une girafe – a suscité une vague d’indignation sur la toile. La trentenaire se réjouit d’avoir pu ajouter cet animal à son tableau de chasse ! Une controverse illustrant une fois de plus la pratique de la « chasse en boîte », dont l’horreur avait été révélée pour la première fois au public français par l’émission 30 Millions d’Amis.

Abject ! Dans un message public posté sur son compte Facebook le 13 février, une chasseuse sud-africaine se vante, photos à l’appui, d’avoir tué la girafe « de ses rêves »… Ses explications laissent sans voix. « Je me suis lancée en 2016 dans ma quête pour chasser une grande girafe noire, mais aucune ne correspondait à ce que je cherchais. J’ai contacté presque tous les gens dont je savais qu’ils avaient des mâles noirs assez vieux pour remplir les critères. En 2017, j’ai trouvé un mâle mais malheureusement l’un de mes amis l’a eu en premier […]. Il y a deux semaines, un ami proche m’a contacté au sujet de ma demande […] et je ne pouvais pas en croire mes yeux, [un mâle] GRAND, NOIR ET VIEUX [en majuscules dans le texte, NDLR], si vieux qu’il avait fait son temps et que le propriétaire ne savait pas s’il allait vivre encore 3 mois. »

Comble du cynisme, il s’agissait pour la trentenaire… d’un « cadeau » pour la Saint Valentin ! « Mon merveilleux mari savait que c’était mon rêve et il était totalement d’accord avec moi pour quitter notre hôtel 5 étoiles romantique et foncer encore une fois vers la chaleur et le bush. […] Après, j’étais submergée par l’émotion tant j’avais attendu cette opportunité pendant des années ! » Dans un autre message, la sud-africaine est même allée jusqu’à partager une photo d’elle soulevant à deux mains le cœur de sa victime. Facturé l’équivalent de 1700 euros, l’acte de chasse en lui-même n’aura pas nécessité trop de difficulté, les amants s’étant rendus dans un parc privé pour abattre l’animal… qui n’avait aucune chance de fuir. Une pratique dite de « chasse en boîte », dont l’émission 30 Millions d’Amis avait été l’une des premières à dévoiler l’horreur au public.

Un argumentaire contesté

 

La chasse aux trophées n’est pas un outil de conservation de la faune !
Dr Mark Jones, fondation Born Free

La jeune femme aurait tenté de justifier son geste en affirmant contribuer à la préservation de la faune sauvage, considérant que la chasse aux trophées soulève des moyens financiers utilisés pour protéger les espèces menacées d’extinction. « Si la chasse est interdite, les animaux perdront leur valeur et disparaîtront. La chasse a aidé de nombreuses espèces proches de l’extinction », a-t-elle plaidé. « Les affirmations des chasseurs de trophée selon lesquelles ils se préoccupent de la conservation de la faune sont très trompeuses. La chasse aux trophées n’est pas un outil de conservation et ses recettes ne contribuent pas de manière significative aux communautés locales », lui oppose le Dr Mark Jones de la fondation Born Free, partenaire de la Fondation 30 Millions d’Amis, cité par le média britannique Daily Mirror (20/02/2021).

Classée dans la catégorie Vulnérable sur la Liste rouge de l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN), la population totale de la girafe a subi un déclin de 40 % ces trente dernières années. Girafes, éléphants… mais aussi lions font l’objet de chasse aux trophées. Ces animaux peuvent provenir d’élevages dédiés à alimenter cette activité lucrative ; c’est notamment le cas des félins issus de « fermes à lions » en Afrique du Sud. Contre plusieurs milliers de dollars, de riches étrangers en mal de sensations fortes s’accordent le « plaisir » de tuer un fauve, bien souvent drogué pour faciliter l’« exploit » du tireur. En amont de cette triste fin, les lionceaux servent d’abord d’attraction pour des touristes avides de « selfies ». Environ 10 000 lions d’élevage auraient été abattus ces dix dernières années en Afrique du Sud, soit trois par jour en moyenne.

Le scandale de la chasse en boîte révélé par l’émission 30 Millions d’Amis. © 30 Millions d’Amis

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