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Algérie : « La seconde vague du Hirak inclura des revendications sociales et économiques »

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Manifestation à Kherrata, le 16 février 2021. Manifestation à Kherrata, le 16 février 2021.

Tribune. La marche anniversaire du 16 février 2021 à Kherrata, ville où le Hirak a démarré il y a deux ans, a incarné à la fois la détermination des Algériens à continuer leur lutte pour l’instauration d’un Etat de droit, mais aussi l’échec de la stratégie du pouvoir avec son lot de répressions et de cooptations pour contenir un peuple en ébullition.

Après presque une année de pause due à la crise sanitaire mondiale, le fossé qui sépare le pouvoir et la société algérienne semble plus profond que jamais. L’Algérie est devenue, depuis février 2019, un pays compartimenté, coupé en deux et habité par des espèces différentes. Le monde du pouvoir en place et le monde du peuple. Ces deux mondes fonctionnent avec des logiques différentes et ont des visions conflictuelles de l’Algérie de demain.

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Ainsi, la pandémie a permis de mettre à nu la vraie nature de « El Djazair El Djadida » (« l’Algérie nouvelle ») prônée par le chef d’Etat Abdelmadjid Tebboune. Le régime a profité de cette accalmie du Hirak pour intimider, matraquer, emprisonner et même torturer les « hirakistes » (comme cela a été le cas avec l’étudiant Walid Nekiche).

Au même moment, nous avons assisté à un Etat en panne, des institutions délégitimées, un chef de l’Etat absent, un gouvernement incompétent, une économie rentière en faillite et une justice aux ordres pour les règlements de comptes entre les différents clans du pouvoir et comme instrument de reconfiguration de leur hiérarchie.

Fuite en avant

Après un scrutin présidentiel en décembre 2019 parrainé par l’ancien chef d’état-major, Ahmed Gaïd Salah [décédé le 23 décembre 2019 d’une crise cardiaque], une réforme constitutionnelle rejetée par la grande majorité des Algériens lors du référendum du 1er novembre 2020, le pouvoir continue à mettre en œuvre une feuille de route qui l’éloigne d’avantage des réalités du terrain et des revendications du Hirak.

Au moment du second anniversaire du déclenchement du Hirak, le 22 février, sans doute paniqué par la reprise des manifestations et dans une ultime tentative de manipulation, le pouvoir a décidé de procéder à un remaniement ministériel, de dissoudre l’Assemblée nationale et d’organiser les élections législatives anticipées. Il a également annoncé la grâce présidentielle en faveur d’une trentaine de détenus d’opinion.

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