En sublimant la faune – riche et variée – de Gaspésie (Canada), le photographe animalier Eric Deschamps invite tout un chacun à aimer la vie sauvage pour mieux la protéger. Contacté par 30millionsdamis.fr, ce Québécois livre quelques clés pour observer la Nature qui nous entoure, sans la déranger !
Loin de la frénésie citadine, en plein cœur de la nature gaspésienne. C’est dans cette péninsule du Canada qu’Éric Deschamps a découvert son amour pour les animaux… et son talent pour la photographie !
Des rencontres animales fascinantes. Dès son arrivée dans cette région verdoyante, Eric a parcouru les montagnes et rivières qu’elle abrite pour y découvrir sa flore et sa faune luxuriantes. « Très rapidement, j’ai rencontré « mes » premiers originaux : ce fut un véritable coup de cœur, une révélation, un tournant dans ma vie ! Ces géants sensibles m’ont marqué à tout jamais, se souvient ce Montréalien de naissance. Puis, de fil en aiguille, la Nature m’a permis de faire d’autres rencontres tout aussi fascinantes : le Caribou, le Cerf de Virginie, le Castor, ou encore l’Ours noir et des centaines d’oiseaux migrateurs ! ».
« Papa et son petit ». C’est alors que lui est venue l’idée d’immortaliser, via la photographie, ces instants emprunts d’une magie rare. L’un de ses clichés l’émeut tout particulièrement : celui d’un canard mâle aux allures maternelles. « Ce papa Plongeon huard avait l’œil sur son petit qui somnolait paisiblement – et sans doute très confortablement ! – sur son dos, se réjouit le Québécois. A cette observation magique, on y ajoute l’ambiance extraordinaire, en fin de journée, d’un lac en altitude, entouré d’une forêt dense d’épinettes noires ».
Des affûts périlleux. Pour réussir à capturer cette vie faunique, secrète et subtile, E. Deschamps n’hésite pas à attendre plusieurs heures dans l’eau ou dans la boue, y compris sous des températures glaciales. « Certains animaux – ou saisons – requièrent un investissement physique et mental pour réussir à les photographier : c’est notamment le cas des caribous, plus particulièrement en période hivernale, explique l’artiste. Dans l’environnement naturel de ces cervidés – la toundra alpine des plus hauts sommets gaspésiens – il faut savoir gérer le froid qui oscille souvent aux alentours de – 30 degrés Celsius, sans oublier le vent et le matériel qui risque de geler ! ».
Sensibiliser pour protéger. Les efforts du photographe, aussi intenses soient-ils, ne se soldent pas toujours par des clichés ; en revanche, l’enchantement, lui, est toujours de mise ! « Etre en pleine nature est un privilège inestimable qui me permet de vivre, au moment présent, des émotions intenses », se réjouit Eric. Mais lorsqu’il rentre d’un affût, clichés en mains, le photographe ne peut s’empêcher d’éprouver une satisfaction supplémentaire, celle de pouvoir utiliser le fruit de son travail pour sensibiliser tout un chacun à l’indispensable protection de la vie sauvage : « En partageant mes photos, j’espère convaincre de l’importance de respecter et préserver cette magnifique Nature qui nous entoure. On protège ce que l’on aime et si les gens tombent amoureux de cette Nature grâce à mes images… c’est mission accomplie ! »
Altération des habitats. Au Québec, comme en France, la survie des espèces est menacée par diverses activités humaines, au premier rang desquelles la déforestation. « Les coupes à blanc altèrent l’habitat de la faune et entraînent inévitablement des impacts majeurs sur plusieurs aspects de la vie des animaux en affectant, entre autres, leur alimentation, leur territoire de reproduction, leur possibilité de nidification… et j’en passe, déplore E. Deschamps. Beaucoup d’animaux doivent alors modifier leurs habitudes de vie et se relocaliser, ce qui génère un risque immense pour leur survie ». En Gaspésie, le Caribou d’écotype montagnard est l’une des espèces les plus impactées par l’altération des habitats naturels.
Observer sans déranger. « Nous devrions tous faire des efforts pour préserver la vie sauvage, encourage Eric. Il peut s’agir d’actions toutes simples : de la modification de notre façon de consommer à l’adaptation de notre comportement lors de nos sorties ». Eric partage régulièrement des conseils pour sensibiliser contre les atteintes non-intentionnelles à la faune, occasionnées par des observateurs souvent mal informés. Observer la Nature sans la déranger requiert plusieurs étapes successives que sont, notamment : la formation, via les livres et reportages indispensables à la compréhension des animaux et de leurs milieux, la constatation sur le terrain – de ses propres yeux – et l’analyse de son ressenti. « La nature est complexe et fragile, rappelle l’artiste. Pour avoir le privilège de l’observer sans impact négatif, il faut être conscient à 100% de notre environnement, afin d’adapter nos comportements à la faune et la flore qui s’y trouvent »… Et, non l’inverse !
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