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Contraction record de l’économie au Royaume-Uni mais la double récession s’éloigne

L’économie britannique s’est contractée au rythme record de 9,9% en 2020 à cause du choc de la pandémie de coronavirus, qui a paralysé des secteurs entiers d’activité pendant des mois, mais elle semble toutefois s’éloigner du spectre de la double récession.

Au quatrième trimestre, le produit intérieur brut (PIB) du Royaume-Uni a augmenté de 1,0%, plus qu’attendu, après un rebond de 16,1% au troisième trimestre, explique l’Office national de statistiques (ONS) vendredi.

La croissance enregistrée au quatrième trimestre signifie que, même si l’économie britannique se contracte à nouveau au premier trimestre 2021 à cause du reconfinement en Angleterre, elle devrait éviter de retomber en récession.

En novembre, un confinement en Angleterre et des restrictions similaires dans les autres provinces britanniques face à la propagation rapide de nouveaux variants du coronavirus ont fait rechuter le PIB de 2,3%, après un maigre rebond en octobre.

La fermeture des établissements d’hôtellerie, restauration et services de traiteur ou alimentation, du commerce de gros et détail, ainsi que des entreprises du secteur de l’art, divertissements et loisirs ont pesé le plus lourd dans cette contraction, sans omettre les services à la personne.

Les achats de Noël et l’allègement d’une partie des restrictions début décembre ont contribué à doper la consommation de biens et services, malgré un reconfinement lors de la dernière quinzaine du mois.

Il a tué dans l’oeuf une reprise dans de nombreux services comme la restauration, le commerce ou les services à la personne en pleine période des fêtes de fin d’année, d’ordinaire cruciale pour l’équilibre financier de très nombreuses entreprises.

Résultat: « malgré deux trimestres consécutifs de croissance » au deuxième semestre 2020, « le niveau du PIB britannique reste en baisse de 7,8% au quatrième trimestre sur un an », relève l’ONS.

– A la traîne du G7 –

« Nous voyons que le confinement actuel », qui s’est poursuivi en janvier et février avec en plus la fermeture des écoles, « continue à avoir un impact important sur beaucoup de gens et d’entreprises », a reconnu le Chancelier de l’Echiquier Rishi Sunak dans un communiqué.

Rappelant que le gouvernement s’efforce de « tout faire pour protéger les emplois et entreprises », le ministre souligne que lors de la présentation du prochain budget gouvernemental début mars, il dévoilera des mesures pour soutenir l’économie « pendant la prochaine phase de la pandémie ».

Thomas Pugh, de Capital Economics, relève que « l’économie britannique est restée à la traîne du G7 au quatrième trimestre ». « Par comparaison, le PIB américain n’était que de 2,5% inférieur au quatrième trimestre à son niveau d’un an auparavant, celui de l’Allemagne seulement de 3,9%, 5,0% pour la France et 6,6% pour l’Italie », détaille-t-il.

Pour M. Pugh, cette « sous-performance » est à attribuer essentiellement à une faible consommation des ménages. Il estime que les gouvernements à l’étranger ont plus fait pour la stimuler, avec par exemple une baisse de TVA en Allemagne et des chèques envoyés aux ménages par le gouvernement américain.

« Les ménages britanniques ont aussi été en mesure de travailler plus de chez eux que ceux de pays étrangers, notamment en raison d’un niveau d’emploi faible dans le secteur manufacturier », constate M. Pugh, ce qui a pesé sur le secteur des transports.

« Nous prévoyons un déclin du PIB de 5% en janvier et de 3,5% au premier trimestre » à cause du confinement actuel, poursuit M. Pugh, mais il estime qu’un rattrapage devrait avoir lieu à partir du deuxième trimestre grâce à la rapide campagne de vaccination et aux économies accumulées par les ménages.

Pour James Smith, économiste d’ING, le rebond attendu au deuxième trimestre signifie qu’il est peu probable que la Banque d’Angleterre décide de faire baisser son taux directeur en territoire négatif, même si elle a nettement abaissé début février ses prévisions de croissance pour cette année, à 5%.

Le Royaume-Uni fait toutefois aussi face au Brexit, devenu une réalité au 1er janvier. Il provoque des problèmes de logistique, paperasserie et taxes qui entravent l’activité de nombreuses PME.

En outre, le puissant secteur financier britannique voit pour l’instant sa part de marché reculer dans le courtage d’actions et celui des dérivés par rapport à d’autres places européennes, d’après plusieurs études, même s’il mise à long terme sur une croissance auprès de clients en Asie ou aux Etats-Unis.

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