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Israël craint une escalade de l’Iran sur le nucléaire, à l’approche de négociations

Dans cette photo datée du 26 janvier 2021, diffusée par les gardiens de la révolution, un missile est lancé lors d’un exercice en Iran. Dans cette photo datée du 26 janvier 2021, diffusée par les gardiens de la révolution, un missile est lancé lors d’un exercice en Iran.

Le nouveau secrétaire d’Etat américain, Antony Blinken, se voulait rassurant à l’égard d’Israël. Interrogé le 8 février sur la chaîne américaine CNN, il estimait que le président Biden ne tarderait pas à joindre Benyamin Nétanyahou, qui attend ce premier coup de téléphone depuis le 20 janvier. Ce délai est pourtant exceptionnel : il n’avait fallu que deux jours à Barack Obama après sa réélection, en 2012, pour appeler le premier ministre israélien, en dépit d’une relation personnelle exécrable. Tout comme à Donald Trump, deux jours, après sa prise de fonctions en 2017.

Cela suscite de la gêne à Tel-Aviv, à l’heure où M. Nétanyahou souhaite peser sur la principale urgence diplomatique de l’administration démocrate. Celle-ci dispose d’une fenêtre étroite pour sauver ce qui peut l’être de l’accord international sur le nucléaire iranien de 2015. Israël a de longue date dénoncé ce « deal », et perçoit ces pourparlers comme une incitation à court terme, pour Téhéran, à poursuivre son escalade nucléaire, et à multiplier les incidents régionaux.

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Cette menace iranienne, le renseignement militaire d’Israël en a dressé dans son rapport de prévision annuel, lundi 8 février, un tableau contrasté et utile – un effort d’analyse qui se tient à distance des recommandations politiques. En en faisant notamment part au Monde, cet organe ne reprend pas les déclarations du chef d’état-major de l’armée israélienne Aviv Kochavi, qui a suscité des critiques, fin janvier, en dénonçant publiquement l’accord international de 2015 et toute tentative d’y revenir, même au prix d’ajustements.

Accumulation de savoir

Contrairement à M. Kochavi, il n’affirme pas que Téhéran soit déterminé à obtenir et à faire usage d’une arme nucléaire. Quant au délai nécessaire pour franchir ce seuil, si l’Iran le choisissait, cet organe de l’armée n’est pas alarmiste. Il le fixe à un peu moins de deux ans, en prenant en compte non seulement la production d’uranium hautement enrichi (cumulable en quelques mois), mais aussi l’assemblage effectif d’une ogive et d’un propulseur.

Ce délai, le même organe de l’armée l’évaluait à moins d’un an en janvier 2020. Son allongement peut être le fruit d’attaques récentes attribuées à l’Etat hébreu en Iran, qui ont notamment visé, en juillet, un site souterrain de centrifugeuses avancées à Natanz puis, en décembre, un physicien présenté par Israël comme le directeur historique de la branche militaire du nucléaire iranien, Mohsen Fakhrizadeh. Un haut officier a par ailleurs affirmé à la presse israélienne, lundi, que Washington préviendrait son allié avec suffisamment d’avance d’un éventuel échec des pourparlers avec l’Iran, afin qu’Israël puisse préparer une réponse militaire.

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