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A Marseille, les docks se transforment en « hub business »

Dans le quartier d’affaires Euroméditerranée, que les Marseillais continuent d’appeler La Joliette, un nouveau venu a déballé ses cartons sur les docks: le Crédit Agricole Alpes Provence. Décidément, le destin de cette enfilade d’anciens entrepôts construits au milieu du XIXe siècle n’était pas d’accueillir, comme son promoteur l’avait rêvé, 80 boutiques pour attirer les croisiéristes. Crise ou pas, ce sont les entreprises qui l’investissent peu à peu. Pernod-Ricard s’y est installé l’été dernier, sur 7700m2, quelques mois seulement avant le business center du Crédit Agricole Alpes Provence, cet automne. Son inauguration n’a toujours pas pu avoir lieu, Covid oblige, mais ce n’est que partie remise. 

Un hub d’expertise pour les entreprises 

Les locaux de la banque nouvellement arrivée sont vastes, 2600 m2, d’autant plus spacieux, peut-être que la moitié des salariés est en télétravail. L’endroit réunit plusieurs compétences: les équipes en charge de l’immobilier, les services entreprises, ceux dédiés à l’investissement, les conseillers en gestion de patrimoine, Personne n’a –officiellement– de bureau attitré: on peut s’installer où on veut. Le matin, c’est évidemment la course pour s’octroyer ceux qui donnent sur la mer… Des coins et des recoins ont été aménagés, zone silence, zones de réunion à deux, à trois, fauteuils équipés de dispositifs

antibruit… Le mobilier est modulable à l’infini, bien dans l’air du temps.

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Dans les salles de réunion, toutes les configurations ont été pensées: salon, avec des fauteuils bas et rembourrés, café avec tabourets hauts, ou table classique façon conseil d’administration. « Ces salles ne sont pas réservées à nos équipes, ni même aux réunions entre nos équipes et nos clients, assure Serge Magdeleine, le directeur général du Crédit agricole Alpes Provence, Nous mettons aussi ces espaces à disposition de nos clients, pour qu’ils y organisent leurs réunions s’ils le veulent, ou y donnent rendez-vous à leurs propres clients. En fait, on considère l’endroit comme un tiers-lieux, un hub d’expertise pour les entreprises. » Un centre d’affaires 2.0. 

Marseille, ville de business et de numérique

Cela ne fait que très peu de temps que Serge Magdeleine est à Marseille: il a été nommé directeur général du Crédit Agricole Alpes Provence l’été dernier, suite au décès accidentel de son prédécesseur. Mais il connaît bien la ville, pour y avoir déjà été en poste entre 2010 et 2015. Depuis, il assure que la ville s’est transformée. « J’en suis parti, je me souviens, en me disant que c’était une cité attractive qui arrivait formidablement à toujours donner l’exemple du contraire –on était en pleine grève des éboueurs, je m’en souviens. » Mais, en revenant avec un regard neuf, il est convaincu: « Marseille, c’est la métropole de la mer. Une ville sur une bonne dynamique, je crois plus que jamais en son potentiel. » Certes, les temps sont durs, « mais le terreau économique marseillais est solide. On ne s’en rend pas compte ici, mais la métropole est devenue un hub de la tech, très attractif ». 

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Le financier pose une colle. « Vous savez quelle est la devise de Marseille? C’est ‘Actibus immensis urbs fulget Massiliensis’, ce qui signifie ‘la ville de Marseille resplendit par ses hauts faits’. C’est comme ça que cette ville avance, avec de grands chantiers, des réalisations exceptionnelles. Ce quartier, Euroméditerranée, en fait partie. » Il est vrai qu’Euromed, qui s’étend désormais sur plus de 400 hectares, se remplit régulièrement: Ceva Logistics s’est installé l’été dernier tout près de sa maison-mère, CMA CGM, dont la Tour domine le quartier et le port. C’est surtout l’enseignement qui, peu à peu, se regroupe lentement, avec un objectif de construction de filière cohérent. En 2023, on attend le campus numérique de Jaguar Networks, qui rejoindra l’école du numérique La Plateforme (et ses 4.000 étudiants codeurs), inaugurée en 2019 et fondée par les entreprises du Top20, l’association qui réunit les 54 entreprises locales de plus de 100 millions d’euros de chiffre d’affaires. L’an prochain, c’est la Cité scolaire internationale qui devrait être construite pour accueillir les enfants des expatriés. Une école de l’enseignement supérieur serait, elle aussi, en train d’envisager son implantation… 

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