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Affaire Alexeï Navalny : les Vingt-Sept partagés entre sanctions et dialogue avec Moscou

Le haut réprésentant de l’Union européenne, Josep Borrell, à Bruxelles, le 25 janvier 2021. Le haut réprésentant de l’Union européenne, Josep Borrell, à Bruxelles, le 25 janvier 2021.

Josep Borrell devait commencer, jeudi 4 février, à Moscou, une visite de trois jours aux résultats très incertains. La première d’un haut représentant européen depuis 2017, dans le contexte de la nouvelle condamnation infligée à Alexeï Navalny, dont M. Borrell a jugé mercredi, au nom de l’Union européenne (UE), qu’elle était « inacceptable et politiquement motivée ». Il a demandé « la libération immédiate et sans condition » de l’opposant, ainsi que des citoyens et journalistes arrêtés.

« La relation avec la Russie ne peut se résumer au cas Navalny », dit-on dans l’entourage du haut représentant européen pour les affaires étrangères et la politique de sécurité. C’est toutefois, comme il le soulignait lui-même le 25 janvier, « pour faire passer un message clair quant à nos positions sur les droits et les libertés » qu’il se rend dans la capitale russe, où il devait notamment rencontrer, vendredi, le ministre des affaires étrangères, Sergueï Lavrov.

Pour le principe, le chef de la diplomatie européenne avait demandé, en janvier, à rencontrer M. Navalny. Dmitri Peskov, le porte-parole du Kremlin, a coupé court, estimant qu’une telle décision n’avait en fait aucune raison d’être. Quant à la nouvelle menace de sanctions agitée à la fin janvier – mais non concrétisée à ce stade – par les ministres européens, elle serait « stupide », a jugé M. Peskov.

Une relation stratégique « complexe »

Le voyage du haut représentant sert aussi à préparer le sommet des chefs d’Etat et de gouvernement des Vingt-Sept qui, en mars, doit en principe se pencher sur la « relation stratégique » avec Moscou et, peut-être, examiner un projet de sanctions additionnelles. Les ministres des affaires étrangères européens se sont dits « prêts à réagir par des mesures appropriées si la situation l’exige ».

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Au-delà des différents trains de « mesures restrictives » que les Vingt-Sept sont, bon gré mal gré, parvenus à mettre en place et à maintenir depuis l’annexion de la Crimée en 2014, en quoi consiste cette « relation stratégique » ? Pour le haut représentant, elle est « l’une des plus complexes pour les Européens » mais, juge-t-il, il est des domaines dans lesquels les deux camps peuvent « coopérer davantage ». Il comptait notamment évoquer avec M. Lavrov les dossiers de la prolifération nucléaire, de la Syrie et de l’Ukraine. Avec une seule vraie convergence : sur le dossier nucléaire iranien, les deux parties espérant y réintégrer rapidement les Etats-Unis.

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