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Siemens, métamorphosé, s’apprête à changer de patron

Joe Kaeser (au centre), PDG de Siemens jusqu’au 3 février 2020, avec Roland Busch (à gauche), son successeur. Joe Kaeser (au centre), PDG de Siemens jusqu’au 3 février 2020, avec Roland Busch (à gauche), son successeur.

Joe Kaeser, le patron de Siemens, peut partir satisfait. Le groupe industriel et technologique, qu’il dirige depuis 2013, affiche de respectables résultats opérationnels et un solide cours de Bourse. Non seulement il résiste bien à la crise actuelle, mais les investisseurs applaudissent l’œuvre de transformation de l’entreprise.

L’homme de 63 ans, qui cédera son poste de PDG lors d’une assemblée générale virtuelle, jeudi 3 février, a bouclé avec succès une des plus importantes métamorphoses de l’histoire de ce groupe mondial emblématique du made in Germany, créé en 1847. Siemens, dans sa forme, est aujourd’hui très différent de ce qu’il était au début des années 2010. Le groupe de Munich était alors un conglomérat classique, divisé en secteurs industriels spécialisés mais solidaires : un seul bilan, les bénéfices des uns compensant les pertes des autres, afin d’assurer une plus grande stabilité à l’ensemble.

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Ce modèle a vécu. Les investisseurs lui préfèrent aujourd’hui celui des unités spécialisées, cotées indépendamment les unes des autres, jugé gage de plus de visibilité, de réactivité et de compétitivité. Siemens s’est donc incliné : sous l’égide de Joe Kaeser, le groupe a donné naissance à trois nouvelles entreprises, plus ou moins indépendantes de la société mère. Après Siemens Gamesa (spécialiste de l’éolien), formé après une fusion germano-espagnole entrée en vigueur en avril 2017, Siemens Healthineers (spécialiste du matériel médical) est coté à part depuis mars 2018.

« Industrie 4.0 »

Le dernier-né, Siemens Energy, issu de la séparation d’une spécialité historique du groupe, les centrales électriques, est à la Bourse de Francfort depuis septembre 2020. Seule la fusion avec Alstom, envisagée pour former un géant européen du train, a échoué, en raison de l’opposition, en février 2019, de la Commission européenne, qui y voyait une atteinte excessive à la concurrence.

Longtemps très critique sur cette restructuration, le syndicat IG Metall a finalement accepté de l’accompagner, et voit la phase actuelle comme un laboratoire pour la transformation de l’industrie allemande. Délesté, au moins du point de vue comptable, de secteurs importants de son activité traditionnelle, Siemens s’est donc rétréci, recentré et a changé de visage. Le nouveau groupe a réalisé en 2020 un chiffre d’affaires de 57,1 milliards d’euros (contre 86,8 milliards en 2019), pour 293 000 salariés (contre 385 000).

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