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Le gouvernement indien choisit la fermeté pour répondre à la colère des agriculteurs

Un Nihang, ou guerrier Sikh, brandit une épée devant un policier pendant les manifestations des agriculteurs à New Delhi, en Inde, le 26 janvier 2021. Un Nihang, ou guerrier Sikh, brandit une épée devant un policier pendant les manifestations des agriculteurs à New Delhi, en Inde, le 26 janvier 2021.

Les autorités indiennes tentent de reprendre le dessus sur les paysans qui assiègent New Delhi depuis plus de deux mois pour demander le retrait de trois lois qui réforment les conditions de vente des produits agricoles. Au lendemain des violences survenues dans la capitale indienne le 26 janvier, le jour de fête nationale (Republic Day), faisant un mort et quatre cents blessés, le gouvernement a opté pour une ligne dure.

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Les discussions avec les syndicats sont rompues. Une série de plaintes ont été lancées par la police contre les principaux responsables du mouvement paysan, mais aussi contre des personnalités de l’opposition, comme Shashi Tharoor, député du Congrès et écrivain de renom, ou contre des journalistes accusés d’avoir posté sur les réseaux sociaux des messages d’incitation à la violence lors de la manifestation du 26 janvier. Trente-sept dirigeants syndicaux sont visés par ces enquêtes préliminaires mentionnant des accusations de « tentative de meurtre » et « d’émeute et de conspiration criminelle ». La police de Delhi soupçonne « un plan préconçu et bien coordonné » pour rompre l’accord conclu entre la police et les syndicats d’agriculteurs sur le déroulement et le parcours de la manifestation.

Enfin, d’importants dispositifs policiers et paramilitaires ont été déployés autour des différents camps, Singhu, Tikri, Ghazipur. L’atmosphère dans la capitale est délétère.

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Eviter de nouvelles confrontations

A la frontière de Delhi et de l’Uttar Pradesh, les forces de l’ordre ont tenté sans succès, jeudi 28 janvier au soir, de déloger un des camps installés à Ghazipur. La police de cet Etat dirigé par un moine nationaliste extrémiste, Yogi Adityanath, a donné l’ordre aux protestataires de déguerpir, l’électricité a été coupée ainsi que l’approvisionnement en eau. Mais les paysans ont résisté. Un de leurs porte-parole, Rakesh Tikait, a expliqué qu’il était prêt au pire. « Nous ne bougerons pas d’ici. Nous mourrons s’il le faut, mais nous ne cesserons pas de protester tant que les lois agricoles ne seront pas abrogées », a-t-il déclaré devant les caméras de télévision.

A Singhu, entre Delhi et l’Etat de l’Haryana, la présence policière a également été renforcée, des tranchées ont été creusées, des barrières de béton supplémentaires ont été installées pour couper en deux le campement des paysans, l’un des plus importants autour de la capitale. Des dizaines de milliers d’agriculteurs, avec tracteurs, remorques et camions-citernes, occupent, depuis le 26 novembre, l’autoroute menant de Calcutta au Pendjab et, au-delà, à Lahore, au Pakistan. Pour affaiblir le mouvement, le gouvernement de l’Haryana, dirigé par un membre du parti au pouvoir, a coupé Internet depuis deux jours. Vendredi, en début d’après-midi, de violents affrontements entre manifestants anti-agriculteurs et agriculteurs ont éclaté.

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