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Chute du PIB de 8,3% en 2020. Mais la consommation rebondit

L’INSEE indique que les dépenses de consommation des ménages français ont « vivement » rebondi en décembre, après un recul marqué en novembre. Les consommateurs ont fortl logiquement profité de la réouverture des magasins, ainsi que du report de la grande journée promotionnelle dite « Black Friday ».

Les dépenses des Français ont progressé de 23 % en décembre, après avoir baissé de 18 % en novembre, suite au deuxième confinement, selon un communiqué de l’Institut national de la statistique. Elles dépassent ainsi leur niveau de décembre 2019 (+ 3,7 %).

Sur l’ensemble de l’année, la consommation des ménages a ainsi reculé de 7,1 % et la production de 8,6 %. L’investissement a lui chuté de 9,8 %, quand les exportations ont plongé de 16,7 % et les importations de 11,6 %, au cours d’une crise qui a fortement perturbé les échanges commerciaux.

Les fêtes de fin d’année ont permis de sauver le mois de décembre

Les bons chiffres de la consommation de décembre n’empêchent pas l’économie française de se contracter de 8,3 % en 2020, selon une première estimation publiée vendredi par l’Insee. C’est là le prix à payer pour deux confinements, qui ont lourdement pesé sur la consommation des ménages. C’est un peu mieux que les – 9 % qu’anticipait jusqu’ici l’Insee, tout comme la Banque de France. Et bien moins mauvais que les – 11 % prévus par le gouvernement, même si le ministre de l’Economie reconnaissait que cette prévision était prudente.

« C’est une surprise, alors qu’on a eu au dernier trimestre six semaines de confinement et trois semaines de couvre-feu », réagit Selin Ozyurt, économiste chez Euler Hermes, dans un entretien avec l’AFP. Et cela tient, selon elle, « d’une part à la résilience de l’investissement privé mais surtout public qui a notamment soutenu la construction, et d’autre part au fait que les écoles sont restées ouvertes, permettant aux parents de continuer à travailler ».

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Sur le seul quatrième trimestre, le produit intérieur brut (PIB) s’est replié de 1,3 % alors que la période a été marquée par le deuxième confinement instauré de fin octobre à mi-décembre. Moins strict que celui mis en oeuvre au printemps, ce confinement a fort logiquement eu un impact moindre sur l’activité économique.

Sur le quatrième trimestre, le PIB est inférieur de 5 % à son niveau un an auparavant (glissement annuel) alors que le recul sur un an s’élevait à 18,8 % au deuxième trimestre, explique l’Insee, qui avait dit tabler début décembre sur un recul de 4,5 % du PIB au quatrième trimestre. La Banque de France a pour sa part estimé le recul du PIB sur le dernier trimestre 2020 à 4 %.

Le premier confinement a ainsi fait chuter le PIB de 5,9% au premier trimestre, et encore de 13,7 % au deuxième. Puis l’économie a rebondi de 18,5 % au troisième trimestre (un chiffre légèrement révisé à la baisse par l’Insee) à la faveur du déconfinement, avant donc de rechuter de 1,3 % au dernier trimestre.

Le deuxième confinement a été moins dur pour l’économie française

Le deuxième confinement s’est traduit principalement par une baisse de 5,4 % des dépenses de consommation des ménages au quatrième trimestre, alors qu’elles avaient progressé de 18,2 % le trimestre précédent.

En revanche, le commerce extérieur a poursuivi son redressement sur la période avec une hausse de 4,8 % des exportations.

A la différence notable du premier confinement, l’investissement a progressé (+ 2,4 %), porté notamment par le rebond des transactions immobilières.

La fermeture ou non des écoles, question au coeur des enjeux économiques

Pour tenter de contenir les effets de la crise sur les faillites et l’emploi, le gouvernement a mis en oeuvre un arsenal d’aides de plus de 300 milliards d’euros en 2020, mettant en musique le « quoi qu’il en coûte » intimé par le président de la République. Une mobilisation qui va se poursuivre cette année, car malgré l’arrivée progressive des vaccins, l’aggravation de l’épidémie avec l’arrivée de variants menaçants devrait contraindre le gouvernement à durcir les restrictions.

Dans ce cas, pour l’économie, « l’enjeu sera l’ouverture ou non des écoles », juge Selin Ozyurt. Et « si le premier trimestre devait de nouveau connaître une diminution du PIB, cela serait particulièrement inquiétant dans la perspective d’un retour au niveau d’avant-crise d’ici la fin 2022 », juge-t-elle.

« Le premier semestre 2021 va encore être un peu plombé par le durcissement probable des mesures sanitaires », abonde Emmanuel Jessua, économiste à l’institut Rexecode qui juge peu probable que la France puisse atteindre les 6 % de croissance, comme le prévoit le gouvernement.

(Avec AFP et Reuters).

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