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En Argentine, des vacances d’été sous le signe du Covid-19

A Buenos Aires, le 10 janvier. A Buenos Aires, le 10 janvier.

LETTRE DE BUENOS AIRES

Les rues de Buenos Aires se sont progressivement vidées ces dernières semaines. Janvier étant, inversion des saisons oblige, l’équivalent du mois d’août français, il n’y a en théorie rien de surprenant à ce que, comme chaque année, nombre de porteños soient partis en vacances et aient décidé de fuir la redoutable chaleur humide qui s’abat sur la capitale à cette période de l’année.

Cet été austral n’est cependant pas comme les autres : non seulement l’Argentine, à l’instar du reste du monde, n’en a pas fini avec le coronavirus, mais le pays traverse ce que les autorités appellent pudiquement un « rebrote » (une recrudescence de l’épidémie), à défaut d’employer le terme encore tabou de « deuxième vague ».

Le nombre de nouveaux cas dépasse régulièrement 10 000 par jour depuis début janvier, un stade atteint pour la dernière fois aux mois de septembre et d’octobre 2020, lors du pic de la première vague. Mais l’Argentine teste cinq fois moins que la France et les chiffres sont certainement sous-estimés. Si la courbe de nouveaux cas semble marquer une légère inflexion ces derniers jours, les décès, eux, sont en augmentation.

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C’est dans ce contexte défavorable que les vacances d’été battent pourtant leur plein, des congés perçus par beaucoup comme un exutoire après une année difficile, marquée par un long confinement. « Je vis seule et j’ai normalement une vie sociale très active, j’aime partir en voyage… Après cette année 2020, j’avais besoin de changer d’air », témoigne Carolina Rossi, employée d’une agence publicitaire qui a choisi de passer les fêtes de fin d’année à Mar del Plata, grande ville de la côte atlantique. « Je savais que c’était risqué », admet l’Argentine de 31 ans, testée positive au Covid-19 quelques jours après son retour de vacances.

Carolina Rossi n’est pas la seule : le cas d’un voyage organisé à Bariloche (au sud du pays) par un lycée privé de la province de Buenos Aires, dont 43 élèves sur 45 sont revenus porteurs du Covid-19, a interpellé l’opinion publique. Les jeunes et leurs parents sont désormais les parias de leur ville, qui les accuse d’avoir rapporté le virus de Patagonie.

Fêtes clandestines

Les autorités, qui ne peuvent compter sur le tourisme international, non autorisé pour l’heure, misent sur les vacanciers locaux pour relancer l’économie du pays, déjà malmenée par une crise depuis 2018, avant d’être mise à genoux par la pandémie. « Il faut trouver un équilibre subtil entre l’économie et la santé. Le secteur hôtelier a été à l’arrêt pendant neuf mois. Ne serait-ce qu’avoir une saison touristique est déjà un grand soulagement pour les hôtels et les commerces », indique Juan Ibarguren, secrétaire au tourisme et au développement économique de Pinamar, station balnéaire chic prisée des Argentins.

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