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Covid-19 dans le monde : Bruxelles fait pression sur les laboratoires pour recevoir les vaccins promis

L’Allemand Klaus Schwab (à gauche), fondateur et président exécutif du Forum économique mondial, écoute la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen (écran vidéo), lors d’une conférence à Davos, le 26 janvier 2021. L’Allemand Klaus Schwab (à gauche), fondateur et président exécutif du Forum économique mondial, écoute la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen (écran vidéo), lors d’une conférence à Davos, le 26 janvier 2021.

Un an après son apparition en Chine à la fin de 2019, le Covid-19 a fait au moins 2,14 millions de morts dans le monde, selon un bilan établi par l’Agence France-Presse (AFP) à partir de sources officielles, mardi 26 janvier. Face à une pandémie qui ne faiblit pas et sous la menace de nouveaux variants, nombre de pays n’ont pas d’autre solution que de restreindre déplacements et activités.

Au Forum virtuel de Davos, mardi, la Commission européenne a fait pression sur les laboratoires pour recevoir les vaccins promis. Même si les discours officiels tenus dans le cadre de ce rendez-vous annuel de l’élite politique et économique mondiale prônent la coopération, dans les faits, les pays les plus riches ont pris une longueur d’avance dans la course à la vaccination.

  • Au Forum de Davos, le risque du chacun pour soi face aux vaccins

Au Forum virtuel de Davos, des voix se sont élevées pour réclamer un accès « équitable » aux vaccins. L’Afrique du Sud s’est ainsi inquiétée de voir les pays riches « accaparer les vaccins », selon les mots du président, Cyril Ramaphosa, déplorant que les pays pauvres soient mis à l’écart par ceux qui ont les moyens d’acquérir « jusqu’à quatre fois ce dont leur population a besoin ».

Ces accusations font écho à des avertissements répétés de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) contre le « nationalisme vaccinal ». Ce dernier « peut servir des objectifs politiques à court terme, mais il est dans l’intérêt économique à moyen et long terme de chaque nation de soutenir l’équité vaccinale », a insisté, lundi, son directeur général, Tedros Adhanom Ghebreyesus. « L’important est d’avoir une répartition équitable » et d’« opter pour une voie multilatérale », a déclaré, pour sa part, la chancelière allemande, Angela Merkel.

De son côté, la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a averti les fabricants de vaccins anti-Covid, bénéficiaires d’investissements massifs de l’Union européenne (UE), qu’ils doivent désormais « tenir leurs promesses et honorer leurs obligations ». « L’Europe a investi des milliards pour développer les premiers vaccins et créer un véritable bien commun mondial. Maintenant, les entreprises doivent tenir leurs promesses », a-t-elle affirmé dans une intervention vidéo. Déjà à cran après des difficultés d’acheminement du vaccin Pfizer-BioNTech, le premier déployé dans l’UE, Bruxelles est sous pression après l’annonce de nouveaux délais de livraison du vaccin du britannique AstraZeneca, en raison d’une « baisse de rendement » sur un site de fabrication.

Mme von der Leyen a promis la mise en place d’un mécanisme destiné à contrôler les exportations de doses de vaccin hors d’Europe. Ce mécanisme, dont l’élaboration doit se concrétiser cette semaine, exigerait des firmes pharmaceutiques qu’elles notifient aux autorités européennes leurs exportations hors de l’UE des doses qui y sont produites.

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  • Les recommandations de l’OMS sur le vaccin Moderna

Déjà autorisé par les autorités de régulation sanitaire de plusieurs pays, le vaccin Moderna n’a pas encore reçu l’homologation d’urgence de l’OMS – son évaluation est attendue fin février. En attendant, les experts de l’OMS ont recommandé, mardi, l’administration de deux doses du vaccin Moderna avec un intervalle de vingt-huit jours, mais ont précisé que cette 2injection pouvait « être reportée de quarante-deux jours », en cas de circonstances exceptionnelles (forte présence de la maladie dans un pays et pénurie de vaccins). Ils ne recommandent pas, en revanche, de réduire la dose de moitié.

« La vaccination préférentielle des voyageurs internationaux irait à l’encontre du principe d’équité »

Le groupe stratégique consultatif d’experts (SAGE), qui s’est réuni le 21 janvier, a également déclaré que la vaccination contre le Covid-19 devait être proposée indépendamment des antécédents d’infection symptomatique ou asymptomatique. Enfin, soulignant que les données montrent qu’une réinfection symptomatique dans les six mois suivant une première infection est « rare », le SAGE recommande aux personnes testées positives au moyen d’un test PCR au cours des six mois précédents de retarder leur vaccination jusqu’à la fin de cette période.

Le groupe d’experts a enfin estimé, comme il l’avait déjà fait début janvier, que les voyageurs internationaux ne devraient pas pouvoir bénéficier d’une vaccination privilégiée, sauf quand ils sont à risque élevé. « Dans la période actuelle où l’offre de vaccins est très limitée, la vaccination préférentielle des voyageurs internationaux irait à l’encontre du principe d’équité », a-t-il affirmé, alors même que la pression monte pour l’instauration de passeports vaccinaux.

  • L’Iran homologue le vaccin russe Spoutnik-V

Le chef de la diplomatie iranienne a annoncé, mardi, que l’Iran avait homologué le vaccin russe contre le nouveau coronavirus. « Le vaccin Spoutnik-V a été enregistré en Iran hier. Il a été approuvé par nos autorités sanitaires, et dans un proche avenir, nous espérons que nous pourrons l’acheter, ainsi que commencer une production conjointe », a déclaré Mohammad Javad Zarif lors d’une conférence de presse après une rencontre en Russie avec son homologue russe, Sergueï Lavrov.

Pays parmi les plus touchés par le virus au Moyen-Orient, l’Iran refuse d’utiliser les vaccins produits par l’Occident, du fait de tensions géopolitiques, et déclare qu’il cherchera à s’approvisionner en Inde, en Chine ou en Russie, voire comptera sur sa propre production.

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  • La Russie va lancer la production d’un second vaccin

La Russie va lancer en février la production en masse de son second vaccin anti-Covid, EpiVacCorona, a annoncé mardi le premier ministre, Mikhaïl Michoustine, tandis que le pays a entamé une campagne de vaccination massive la semaine dernière. Enregistré en Russie en octobre, ce vaccin a été développé par le laboratoire Vektor dans la région de Novossibirsk (Sibérie occidentale). Ce centre avait mené des recherches secrètes sur les armes biologiques durant la période soviétique et renferme des échantillons de virus divers, allant de la variole à Ebola. Le gouvernement russe a alloué 2 milliards de roubles (environ 21,8 millions d’euros) à cette production, a précisé M. Michoustine.

  • La vaccination laisse espérer une croissance mondiale plus forte en 2021

Le déploiement accéléré des vaccins contre le Covid-19 dans le monde combiné à des plans de relance massifs, aux Etats-Unis notamment, rendent le Fonds monétaire international (FMI) optimiste pour 2021 : il s’attend désormais à un rebond de 5,5 % du PIB mondial, contre 5,2 % trois mois plus tôt. « Ces développements indiquent un point de départ plus solide pour les perspectives mondiales », a souligné le FMI dans la mise à jour de ses perspectives de l’économie mondiale, rendues publiques mardi.

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Le Monde avec AFP

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