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Le pape François rentre d’Irak « fatigué » mais heureux de « revivre après ces mois de prison » dus à la pandémie

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Le pape François lors de sa conférence de presse dans  l’avion papal d’Alitalia à son retour d’Irak, le 8 mars 2021. Le pape François lors de sa conférence de presse dans  l’avion papal d’Alitalia à son retour d’Irak, le 8 mars 2021.

Le grand ayatollah Ali Al-Sistani est « un sage » et « un homme de Dieu » avec qui il est possible d’envisager une poursuite du travail. Dans l’avion qui le ramenait d’Irak, lundi matin 8 mars, le pape François a commenté sa visite intense et pleine de gestes et de rencontres symboliques de trois jours au cours d’une conférence de presse. Le chef de l’Eglise catholique a « confié » que pendant ce voyage, il s’était « fatigué beaucoup plus qu’au cours » de ceux qui l’ont précédé. « Les 84 années ne viennent pas seules, il y a les conséquences… », a-t-il relevé avec humour, laissant planer une incertitude sur le rythme futur de ses voyages. De fait, le visage du pontife est apparu marqué et il boitait de façon importante, en raison, selon le Vatican, d’une sciatique qui le fait souffrir. Il s’est cependant déclaré heureux de « revivre » après « ces mois de prison » imposés par la pandémie de Covid-19.

Le pape s’est « senti honoré » par l’accueil de l’ayatollah Al-Sistani, qui s’est « levé à deux reprises » pour le saluer lors de leur rencontre mémorable, samedi, porteuse, selon lui, d’un « message pour tous ». Il a laissé entendre qu’il espérait pouvoir aboutir, avec l’autorité religieuse chiite la plus prestigieuse d’Irak à un document commun du type de celui qu’il a cosigné avec le grand imam de l’université sunnite d’Al-Azhar, en 2019. Il a souligné que ce Document sur la fraternité humaine, qui se veut une pétition de principe sur l’entente et la paix entre les fidèles de confessions différentes, avait été négocié « pendant six mois en secret » avec le dignitaire sunnite avant d’être dévoilé à Abou Dhabi.

« La fraternité, c’est l’égalité. Sans l’égalité, nous ne pouvons pas avancer. Tu es humain, tu es fils de Dieu, tu es mon frère, point », a insisté François. Il a rappelé que les chrétiens avaient mis longtemps pour parvenir à cette position, développée lors du concile Vatican II, après avoir connu en Europe les guerres de religions et la Saint-Barthélémy. Il y a « un chemin culturel » à faire pour y parvenir, sous entendu pour l’islam aussi.

Le pape François prend la parole près des ruines de l’église syriaque catholique de l’Immaculée Conception, au nord de Mossoul, le 7 mars 2021. Le pape François prend la parole près des ruines de l’église syriaque catholique de l’Immaculée Conception, au nord de Mossoul, le 7 mars 2021.

« La migration est un droit humain double »

Le pape a d’ailleurs relevé que les efforts qu’il faisait en faveur du dialogue interreligieux avec le monde musulman soulevaient des critiques au sein de l’Eglise catholique. « On dit que le pape n’est pas courageux, qu’il est inconscient, qu’il sort de la doctrine catholique, qu’il est à un pas de l’hérésie : ce sont des risques », a-t-il observé, avant de préciser que ces décisions étaient le fruit d’une « réflexion, pas d’un caprice », et qu’elles sont d’ailleurs dans « la ligne du concile ».

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