Des membres de Greenpeace ont partiellement repeint en vert vendredi un avion Air France stationné à l’aéroport Paris-Charles-de-Gaulle à Roissy, en accusant le gouvernement de « greenwashing » sur les enjeux environnementaux autour du trafic aérien, a constaté l’AFP.
Neuf militants de l’ONG, vêtus de jaune ou de blanc, ont escaladé vers 09H00 le grillage du tarmac de l’aéroport et se sont déployés autour d’un avion Boeing 777 de la compagnie Air France, stationné au sol et sans passager à bord.
A l’aide d’un rouleau monté sur une immense perche, ils ont repeint en vert pendant une dizaine de minutes une partie de l’appareil, a constaté l’AFP.
Par cette action, ils entendaient illustrer le « greenwashing » – « écoblanchiment » en français – soit l’utilisation fallacieuse, selon eux, d’arguments faisant état de bonnes pratiques écologiques.
Debout sur une aile, plusieurs militants ont déployés des pancartes sur lesquelles on pouvait lire: « y a-t-il un pilote pour sauver le climat ? » ou « la solution: moins d’avions ».
La gendarmerie des transports aériens est rapidement intervenue pour interpeller les activistes. Certains, juchés sur le toit ou l’aile, refusaient de descendre.
« On est là aujourd’hui pour dénoncer le +greenwashing+ du gouvernement sur les enjeux de régulation et de réduction du trafic aérien et le manque d’ambition du projet de loi climat et résilience » qui est « une coquille vide », a déclaré à l’AFP Sarah Fayolle, chargée de campagne transport à Greenpeace France. « Le gouvernement met en avant l’avion vert comme la solution miracle permettant de rendre le secteur compatible avec la crise climatique », a-t-elle ajouté.
Le projet de loi pour le climat, qui reprend certaines propositions de la Convention citoyenne pour le climat, sera débattu à l’Assemblée fin mars et en commission spéciale dès lundi.
Dans un communiqué, Greenpeace a demandé aux députés d’aller plus loin, pour ne pas « continuer comme avant, sans remettre en question un modèle de développement basé sur une croissance du trafic sans limite et intenable pour le climat ». L’ONG demande également que l’État soutienne la reconversion des salariés du secteur.
Frappé de plein fouet par les effets de la crise sanitaire due à la pandémie de Covid-19, le secteur aérien a vu son trafic s’effondrer, entraînant dans son sillage une crise sociale inédite.
A l’aéroport Charles-de-Gaulle, cette menace pèse sur les quelque 90.000 emplois directs du premier aéroport européen. Une nouvelle mobilisation intersyndicale y est prévue le 18 mars.
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