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Vaccins contre le Covid-19 : la politique d’achats des Vingt-Sept de plus en plus fragilisée

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Le premier ministre slovaque, Igor Matovic (à droite), et son ministre de la santé, Marek Krajci, lors d’une conférence de presse à la réception de la première livraison de vaccins Spoutnik V, à l’aéroport de Kosice, le 1er mars 2021. Le premier ministre slovaque, Igor Matovic (à droite), et son ministre de la santé, Marek Krajci, lors d’une conférence de presse à la réception de la première livraison de vaccins Spoutnik V, à l’aéroport de Kosice, le 1er mars 2021.

La politique d’achats groupés de vaccins par les Vingt-Sept – une première européenne – est de plus en plus fragilisée. Ces derniers jours, les coups de canif se sont en effet multipliés, donnés par plusieurs pays membres de l’Union européenne (UE), à l’ouest comme à l’est. La Hongrie a été la première à tirer : depuis février, Budapest importe les vaccins russe et chinois, qui n’ont pas reçu d’autorisation de mise sur le marché de la part de l’Agence européenne des médicaments (AEM).

Si le premier ministre hongrois, le nationaliste Viktor Orban, est coutumier des coups contre Bruxelles, c’est moins le cas des pays qui l’ont suivi ces derniers jours. Dimanche 28 février, son homologue tchèque a, par exemple, annoncé qu’il était prêt à importer des doses du Spoutnik V russe d’ici fin mars. Le lendemain, c’est le Slovaque Igor Matovic qui a surpris, jusque dans sa propre coalition, en se rendant sur le tarmac de l’aéroport de Kosice pour accueillir 200 000 doses du vaccin envoyé de Moscou.

Dans les deux pays, les premiers ministres ont évoqué la situation alarmante de l’épidémie pour se justifier. « La Slovaquie pourra accélérer le taux de vaccination de plus de 40 % », a vanté M. Matovic, en annonçant qu’il avait commandé 2 millions de doses russes en tout. « S’il y avait suffisamment de vaccins certifiés, nous n’envisagerions même pas d’importer un vaccin non certifié », a affirmé l’épidémiologiste slovaque à ses côtés au pied de l’avion, même si Pfizer-BioNTech – sous pression des Européens – doit envoyer 100 000 doses supplémentaires en mars à chacun des deux pays. Lundi, le président polonais a, lui aussi, parlé d’importer des vaccins chinois avec le président Xi Jinping.

Velléités danoises

Arrivée de vaccins chinois le 16 février 2021 à Budapest. Arrivée de vaccins chinois le 16 février 2021 à Budapest.

La fronde n’est pas seulement est-européenne. Jeudi 4 mars, c’est la première ministre sociale-démocrate danoise, Mette Frederiksen, et le chancelier conservateur autrichien, Sebastian Kurz, qui devaient se rendre en Israël pour parler vaccin avec Benyamin Nétanyahou, et notamment de la manière dont les trois Etats peuvent travailler ensemble pour faire de la recherche, développer et produire de futurs produits contre les variants.

« Nous parlerons spécifiquement de la façon dont nous pouvons augmenter la production de vaccins (…). Je n’exclus aucune idée pas même de construire des usines », a expliqué, devant les députés danois, Mme Frederiksen. « Nous devons nous préparer à de nouvelles mutations et ne plus dépendre uniquement de l’UE pour la production de vaccins de deuxième génération », a abondé M. Kurz, en parlant également d’ouvrir des sites de production en Autriche.

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