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C’est la fin de quinze mois de confinement, durant lesquels il a eu le sentiment d’être « en cage ». Le pape François, qui n’avait plus voyagé à l’étranger depuis son retour du Japon, en novembre 2019, en raison de la pandémie de Covid-19, doit se rendre en Irak du vendredi 5 au lundi 8 mars pour conforter des communautés chrétiennes très fragilisées et poursuivre son dialogue avec le monde musulman, versant chiite, cette fois. C’est la première fois qu’un chef de l’Eglise catholique foulera la terre où la Bible situe la naissance d’Abraham, patriarche dont se réclament les traditions juives, chrétienne et musulmane. Jean-Paul II avait tenté, en vain, d’y aller en 2000.
Son indirect successeur argentin a mis toute son opiniâtreté pour y parvenir. Il a saisi pour cela « le premier moment possible » pour ce voyage qui était « urgent », a indiqué le porte-parole du Vatican, Matteo Bruni, mardi 2 mars. Mais les organisateurs ont dû tenir compte d’une situation sécuritaire compliquée.
Un double attentat, revendiqué par l’organisation Etat islamique (EI), a fait 32 morts sur un marché de Bagdad le 21 janvier, soit l’attaque la plus meurtrière depuis trois ans. Des tirs de roquettes ont aussi visé des intérêts américains ces dernières semaines, comme mercredi, sur la base aérienne d’Aïn Al-Assad, dans l’ouest du pays, tuant un sous-traitant civil américain. Le Saint-Siège a également dû attendre une accalmie de la crise gouvernementale qui a suivi les manifestations réprimées dans le sang (près de 600 morts) de l’automne-hiver 2019-2020. François rencontrera le premier ministre, investi il y a neuf mois, Mustafa Al-Kadhimi, et le président Barham Saleh, alors que des élections législatives anticipées sont annoncées pour octobre.
Le pape doit se déplacer dans une voiture couverte – et peut-être blindée –, afin de réduire le risque d’attroupements
Reste le risque lié à la situation sanitaire : le pape et sa suite ont été vaccinés, mais pas les Irakiens. Comment éviter que sa venue et les rassemblements qui l’accompagnent ordinairement ne deviennent des foyers de propagation du virus ? La situation s’est dégradée en Irak ces dernières semaines, avec environ 4 000 contaminations par jour. On a appris dimanche que le nonce (l’ambassadeur) apostolique lui-même, Mitja Leskovar, rouage essentiel des préparatifs et chez qui doit loger le pontife, venait d’être testé positif.
Les autorités irakiennes ont annoncé un confinement total pour la durée de la visite pontificale. Il n’y aura pas de bain de foule. Le pape doit se déplacer dans une voiture couverte – et peut-être blindée –, afin de réduire le risque d’attroupements. Les églises et autres lieux de rassemblement seront soumis à une jauge stricte. Mais des regroupements doivent avoir lieu, au moins dimanche, à la messe dans un stade d’Erbil d’une capacité de 28 000 personnes et pour laquelle 10 000 invitations auraient été distribuées, ainsi qu’aux alentours des aéroports empruntés.
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