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En Arménie, le président Armen Sarkissian refuse de limoger le chef de l’armée

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Publié le : 27/02/2021 – 18:05Modifié le : 27/02/2021 – 19:28

Le président arménien Armen Sarkissian a refusé, samedi, de suivre le Premier ministre, qui veut limoger le chef de l’armée. Il a refusé de signer l’ordre allant dans ce sens, aggravant ainsi un peu plus la crise politique que connaît le pays.

La crise politique en Arménie s’amplifie avec un désaccord entre le président et le Premier ministre. Armen Sarkissian a refusé, samedi 27 février, de signer l’ordre de Nikol Pachinian limogeant le chef de l’armée.

« Le président, dans le cadre des pouvoirs que lui confère la Constitution, a renvoyé le texte avec des objections », a expliqué la présidence dans un communiqué, ajoutant que la crise politique « ne peut pas être résolue par des changement fréquents de responsables ».

Peu après, le Premier ministre a indiqué sur Facebook qu’il renverrait cet ordre à la présidence, soulignant que sa décision n’avait « pas du tout » désamorcé la crise.

Cette aggravation de la situation intervient alors que plusieurs milliers de personnes ont manifesté samedi à Erevan pour le troisième jour d’affilée afin d’obtenir la démission du Premier ministre, critiqué pour la défaite dans la guerre de l’automne 2020 dans le Haut-Karabakh.

L’état-major réclame la démission du Premier ministre

L’Arménie, ex-république soviétique du Caucase, est en crise politique depuis que Nikol Pachinian a accepté en novembre, contraint et forcé, l’accord de paix proposé par Moscou, entérinant ainsi la défaite humiliante face à l’Azerbaïdjan dans la guerre d’automne dans le Haut-Karabakh.

>> À voir, notre Focus : « Haut-Karabakh : le coût humain de la défaite arménienne »

La crise qui couvait depuis lors a connu jeudi un spectaculaire rebondissement avec l’appel de l’état-major à la démission de Nikol Pachinian. Celui-ci a alors dénoncé une tentative de coup d’État, ordonné le limogeage du chef de l’armée, Onik Gasparian, et réuni quelque 20 000 de ses partisans dans la capitale Erevan.

« Pachinian n’a pas de soutien »

L’ancien Premier ministre, Vazgen Manoukian, qui a été cité par l’opposition pour remplacer Nikol Pachinian, a indiqué samedi à la foule qu’il s’attendait à ce que la crise politique soit « résolue d’ici deux à trois jours ». « Aujourd’hui, Pachinian n’a pas de soutien. J’appelle les services de sécurité et la police à rejoindre l’armée, à soutenir l’armée », a-t-il ajouté.

Nikol Pachinian « doit être tenu responsable pour la défaite lors la guerre, pour la signature d’un accord humiliant », a déclaré à l’AFP lors de la manifestation de samedi Arut Zakaryan, un serrurier de 53 ans.

En novembre dernier, confrontée au risque d’une débâcle, l’armée avait demandé au chef du gouvernement d’accepter un cessez-le-feu négocié par le président russe Vladimir Poutine et qui impliquait d’importantes pertes territoriales pour Erevan.

Si l’essentiel de la région séparatiste arménienne du Haut-Karabakh est resté dans le giron d’Erevan, l’Arménie a perdu la ville symbolique de Choucha ainsi qu’un glacis de territoires azerbaïdjanais entourant la région. En six semaines, la guerre a fait environ 6 000 morts.

Avec AFP

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