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Les Vingt-Sept relancent le chantier de leurs liens avec l’OTAN

Le président du Conseil européen, Charles Michel, à Bruxelles, le vendredi 26 février 2021. Le président du Conseil européen, Charles Michel, à Bruxelles, le vendredi 26 février 2021.

Heureuse de retrouver une relation transatlantique apaisée mais soucieuse de donner désormais un contenu aux notions d’« Europe puissance » et d’« autonomie stratégique » que les années Trump l’ont obligée à forger, l’Union européenne reparle d’efforts pour sa défense, de la fragmentation de ses forces militaires et d’interopérabilité entre ses armées. C’est notamment de cela qu’ont discuté, au deuxième jour de leur conseil extraordinaire, vendredi 26 février, les dirigeants des Vingt-Sept, réunis par visioconférence. En présence de Jens Stoltenberg, le secrétaire général de l’OTAN, l’organisation dont, expliquent les dirigeants de la Commission et du Conseil, « l’Europe a besoin pour être plus forte, tandis qu’elle la rendra plus forte à son tour ».

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« Il faut agir de façon stratégique, pour défendre nos intérêts et nos valeurs », a commenté Charles Michel, le président du Conseil. A l’heure d’un « nouvel agenda transatlantique, l’Europe est prête à jouer son rôle de partenaire fort et fiable », ajoutait-il. C’est-à-dire à réinvestir dans sa défense − l’administration Biden formule, plus poliment, les mêmes exigences que l’ex-président Trump à cet égard −, à renforcer ses capacités opérationnelles et à lutter contre les nouvelles menaces.

C’est ce qu’énonce la « boussole stratégique » européenne présentée en novembre et qui devrait être officiellement approuvée lors du conseil européen des 24 et 25 mars : elle expose toutes les menaces, anciennes et nouvelles, que l’Union devrait affronter dans les dix années à venir si elle ambitionne vraiment d’être l’« acteur géostratégique » évoqué par le haut représentant Josep Borrell. En liaison avec l’OTAN puisque, souligne l’ex-ministre espagnol, il s’agit de parler d’autonomie, et pas d’indépendance.

Vingt ans de débat

La présidence Trump aura décidément tétanisé l’Union et paralysé l’OTAN puisque l’idée d’une relance du « partenariat stratégique » entre les deux organisations date… du 8 juillet 2016, quand une déclaration commune évoquait sept domaines et pas moins de 42 projets en vue d’une coopération accrue. « Ni l’une ni l’autre des organisations ne possède la totalité des outils pour faire face aux nouveaux défis », lisait-on à l’époque. Les échecs de l’OTAN en Afghanistan ou pour la stabilisation de la périphérie de l’Europe l’ont confirmé, comme les difficultés de l’Union à mener à bien, seule, des opérations en Libye ou au Sahel. Menaces hybrides, cyberattaques, échanges d’informations, complémentarité des projets, coopération avec des pays tiers : pour le reste, près de cinq ans plus tard, les objectifs affichés sont identiques…

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