Après deux mois de cours à distance, le retour des enfants à l’école, lundi 22 février, était censé marquer le début de la sortie du tunnel en Allemagne. Mais cette bonne nouvelle est passée au second plan de l’actualité, télescopée par une autre, plus inquiétante : après sept semaines de fort recul, la courbe des contaminations a non seulement cessé de baisser outre-Rhin, mais elle a même amorcé une légère remontée, avec un taux d’incidence passé de 57 à 63 nouveaux cas pour 100 000 habitants entre le 19 et le 26 février.
Certes, l’Allemagne se trouve dans une situation beaucoup moins tendue que certains de ses voisins, comme la République tchèque, où le taux d’incidence est d’environ 670, la France, où il est autour de 220, et les Pays-Bas, où il avoisine 180. Mais, face aux indicateurs peu rassurants de ces derniers jours, le gouvernement ne veut pas laisser penser que la réouverture des crèches et des écoles, avant celle des salons de coiffure, prévue lundi 1er mars, pourrait entraîner la levée d’autres restrictions à court terme. « Nous avons cru que nous étions en train de sortir du tunnel, mais à cause des variants ce n’est pas le cas », a déclaré le ministre de la santé, Jens Spahn, mercredi, devant le Bundestag. Vingt-quatre heures plus tôt, Angela Merkel avait été encore plus directe lors de la réunion hebdomadaire du groupe CDU-CSU : « Nous sommes désormais dans la troisième vague. »
Dans un tel contexte, quelles décisions prendre ? Alors qu’une nouvelle réunion entre la chancelière et les chefs des Länder doit se tenir, le 3 mars, pour décider des mesures qui s’appliqueront à partir de la semaine suivante, cela faisait longtemps que l’horizon n’était pas apparu aussi flou. Au moment où certaines régions commencent à faire circuler des plans de retour progressif à la normale pour les prochaines semaines, d’autres territoires où le taux d’incidence est pourtant dans la moyenne nationale jouent au contraire la carte de la plus extrême prudence. A l’instar du Land de Basse-Saxe, qui a décidé au dernier moment de repousser au 7 mars la date de réouverture de ses écoles. Ou encore de Hambourg, qui a annoncé, mardi, que le port du masque en extérieur serait désormais obligatoire dans certains quartiers du centre-ville.
Lassitude de la population
En réalité, deux camps s’affrontent. Dans le premier figurent au premier chef les personnels de santé, très inquiets face à la propagation des nouveaux variants. Jeudi, l’Association allemande de soins intensifs et de médecine d’urgence (DIVI), peu coutumière de ce genre d’interventions, a ainsi appelé les autorités à prolonger au moins jusqu’au 1er avril les restrictions actuelles, qui incluent notamment la fermeture des commerces non essentiels et l’interdiction de recevoir chez soi plus d’une personne extérieure à son foyer. « Si ce n’est pas le cas, la troisième vague sera difficile voire impossible à maîtriser », a déclaré son président, Gernot Marx, lors d’une conférence de presse. En cas de levée progressive des restrictions à partir du 7 mars, comme l’envisageait encore le gouvernement début février, le nombre de malades du Covid-19 nécessitant une hospitalisation en soins intensifs pourrait atteindre 25 000 autour de la mi-mai, contre 2 900 aujourd’hui, estime l’association.
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