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En Afrique du Sud, un demi-milliard d’euros au budget pour la vaccination

Le ministre de la santé Zweli Mkhize reçoit le vaccin de Johnson & Johnson contre le Covid-19, à l’hôpital de Khayelitsha près du Cap, le 17 février 2021. Le ministre de la santé Zweli Mkhize reçoit le vaccin de Johnson & Johnson contre le Covid-19, à l’hôpital de Khayelitsha près du Cap, le 17 février 2021.

L’Afrique du Sud, à l’économie durement plombée par le Covid-19, a fait de la vaccination une priorité dans son budget annuel présenté mercredi 24 février au Parlement, un exercice de funambule consistant à lutter contre la pandémie tout en évitant d’aggraver l’endettement.

Venu accompagné de son habituel et symbolique plant d’aloe vera – capable de survivre en pleine sécheresse –, le ministre des finances, Tito Mboweni, a annoncé que le pays allouera 568 millions d’euros au programme de vaccination contre le nouveau coronavirus.

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Le gouvernement prévoit de vacciner les deux tiers de sa population de 59 millions d’habitants, d’ici à la fin de l’année. « Cette année, nous sommes confrontés à un exercice d’équilibre exceptionnellement difficile, a reconnu M. Mboweni. D’un côté, il y a une pandémie qui fait rage (…), de l’autre, une économie faible avec un chômage massif. »

Le chômage a atteint un niveau record dans le pays fin 2020, avec 7,2 millions de Sud-Africains sans emploi, soit 32,5 % de la population. Il touche surtout les jeunes professionnels entre 25 et 34 ans, ainsi que les 15-24 ans.

Plus de 49 500 décès

Dans la matinée, plusieurs manifestations contre le chômage ont eu lieu dans le pays, à l’appel des syndicats. Au Cap, la police a tiré des gaz lacrymogènes pour disperser des manifestants qui marchaient vers le Parlement.

À l’hôpital de Soweto, une centaine de personnes en chemise rouge ont dansé et entonné des chants de lutte contre l’apartheid, en solidarité avec le personnel médical sous-payé et épuisé par la crise sanitaire.

Une enveloppe supplémentaire de près de 320 millions d’euros a été annoncée, dans le cadre d’un plan de 5,6 milliards pour stimuler l’emploi des jeunes. « Les dégâts causés par Covid-19 sont profonds et nous partageons la douleur collective de nombreux Sud-Africains qui ont perdu leur emploi », a déclaré le ministre.

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La situation budgétaire de l’Afrique du Sud, officiellement le pays africain le plus touché par la pandémie avec plus d’1,5 million de cas et 49 523 décès au 25 février, était déjà fragile avant la crise sanitaire et s’est fortement détériorée l’année dernière.

La dette publique devrait atteindre plus de 80 % du PIB cette année, selon les prévisions. « Nos finances publiques sont dangereusement sous pression », a mis en garde le ministre. Mais le gouvernement espère qu’une vaccination de masse contribuera à stimuler la croissance à 3,3 % cette année, après une forte contraction de 7,2 % en 2020.

« Etat de catastrophe »

Les besoins d’emprunts resteront toutefois « bien supérieurs » à 28,2 milliards d’euros par an, au moins jusqu’en 2024, a-t-il averti. D’importantes hausses d’impôts ont également été annoncées pour combler « le plus grand déficit fiscal jamais enregistré ».

Pays africain officiellement le plus touché par le Covid-19, l’Afrique du Sud a rapidement déclaré « l’état de catastrophe » après l’apparition du coronavirus en mars sur le continent. Et le gouvernement a mis en place un des confinements les plus stricts au monde. Mais en tentant de se protéger de l’épidémie, le pays s’est également fermé aux touristes et aux capitaux étrangers.

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En Afrique, où l’arrêt brutal de l’économie mondiale lié à la crise du Covid-19 a frappé de plein fouet les revenus des pays émergents, les économistes des Nations unies annonçaient en 2020 une chute des investissements directs étrangers de 25 % à 40 %. Un retrait significatif pour l’Afrique du Sud, qui tire 8 % de son PIB des exportations de minerais et de métaux.

Le gouvernement est également confronté à des besoins croissants de la part d’entreprises publiques en difficulté, comme la compagnie d’électricité Eskom. Les efforts pour réduire la masse salariale de la fonction publique se poursuivent, a également assuré Tito Mboweni.

Le Monde avec AFP

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