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« Maman, quand est-ce que tu rentres ? » : à Shanghaï, le Nouvel An lunaire sans joie des travailleurs migrants

Liang Yuzhi, 31 ans, ne peut pas retourner dans sa ville natale du Henan où ses 3 enfants l’attendent, à cause des restrictions. Liang Yuzhi, 31 ans, ne peut pas retourner dans sa ville natale du Henan où ses 3 enfants l’attendent, à cause des restrictions.

Liang Yuzhi a l’œil triste quand elle pense au Nouvel An lunaire qu’elle s’apprête à passer sans ses enfants. Originaire du Henan, une province pauvre du centre de la Chine, elle travaille de nuit dans un petit restaurant de fondue épicée, à Shanghaï. Ses trois enfants sont élevés par sa belle-mère, à 700 kilomètres au nord-ouest, dans leur village du Henan. Elle les appelle tous les jours en visio, sur WeChat, le réseau social dominant en Chine. « Ma plus grande me demande à chaque fois : “Maman, quand est-ce que tu rentres ?” C’est vraiment dur. J’espère pouvoir passer les voir après la fête du printemps, ou en mars peut-être. » Car pour l’instant, rentrer dans son village relève du parcours du combattant : tests PCR obligatoires au départ de Shanghaï, à l’arrivée sur place, et quatorze jours de quarantaine au village.

Pour éviter de nouvelles contaminations, la Chine a décidé d’imposer des restrictions préventives, à l’approche du Nouvel An lunaire, le vendredi 12 février, plus grande migration humaine au monde. Chaque année, la Chine enregistre 3 milliards de voyages pendant cette période. En janvier 2020, 5 millions d’habitants de Wuhan avaient déjà quitté la ville lors de l’annonce du confinement, deux jours avant le Nouvel An lunaire, favorisant la diffusion du virus aux quatre coins de la Chine et du monde.

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Depuis, Pékin a largement contrôlé l’épidémie grâce à des mesures drastiques incluant confinement et tests massifs dès l’apparition de nouveaux foyers. Mais en janvier, plusieurs milliers de cas dans la capitale chinoise, à Shanghaï, dans le Hebei ou le nord-est de la Chine, ont poussé les autorités à confiner à nouveau des dizaines de millions de personnes. Dans la foulée, Pékin a imposé des restrictions pour les sept jours de congé de la fête du printemps (Chunjie, en chinois), du 11 au 17 février.

Restrictions sévères dans les campagnes

Mme Zhu, 50 ans, balayeuse dans le district de Baoshan, au nord de Shanghaï, a reçu un appel du chef du village fin janvier. « Il m’a dit de ne même pas essayer de rentrer, témoigne cette femme originaire de l’Anhui, une province pauvre à l’ouest de Shanghaï. Je ne gagne déjà pas beaucoup, alors prendre plus d’un mois de congés pour faire la quarantaine, je ne pouvais pas. Et il aurait encore fallu dépenser de l’argent pour ces tests. » Non remboursés, ils coûtent 120 yuans (15 euros) dans les hôpitaux publics de Shanghaï.

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