France World

Dans ses prévisions d’hiver, Bruxelles entrevoit un rebond de la croissance

La présidente de la Commission européenne, Ursula von Der Leyen, à Bruxelles, le 10 février 2021. La présidente de la Commission européenne, Ursula von Der Leyen, à Bruxelles, le 10 février 2021.

Une lueur d’espoir. Tel est le message des économistes de la Commission, qui a publié, jeudi 11 février, ses prévisions d’hiver. Certes, la recrudescence des cas de contamination au Covid-19, qui a forcé nombre de pays, partout sur le continent, à multiplier les mesures restrictives, n’est pas une bonne nouvelle pour la croissance. Cependant, le lancement, si perturbé soit-il, des campagnes de vaccination dans l’ensemble de l’Europe depuis le 26 décembre 2020 incite les experts à l’optimisme. « On voit la lumière au bout du tunnel », se félicite Paolo Gentiloni, le commissaire à l’économie.

Dans ce contexte, mi-ombre mi-lumière, Bruxelles a donc revu ses prévisions à la hausse par rapport à ce qui était anticipé à l’automne. La Commission table désormais sur une progression du produit intérieur brut (PIB) de l’Union européenne de 3,7 % en 2021 et de 3,9 % en 2022 – pour la zone euro, la croissance devrait être de 3,8 % pour chacune de ces deux années –, après une chute de 6,3 % en 2020. Et le PIB européen devrait retrouver son niveau d’avant la crise en 2022, soit plus tôt que prévu jusqu’ici.

Article réservé à nos abonnés Lire aussi Croissance, chômage, dette, inégalités : en 2021, une reprise à haut risque en Europe

Cela étant dit, ce retour à la croissance n’a rien d’une promenade de santé. L’économie du continent devrait encore se contracter au premier trimestre 2021, comme elle l’a fait au dernier trimestre 2020, alors que les Vingt-Sept multiplient les mesures pour limiter la propagation du virus, entre couvre-feu pour les uns et confinement plus ou moins dur pour les autres. Elle devrait renouer avec la croissance au printemps, et plus encore à l’été. Valdis Dombrovskis, le vice-président de la Commission, évoque « un espoir réel en ces temps de grandes incertitudes ».

L’environnement mondial s’annonce en effet plus porteur. Et surtout, passé les premières difficultés de mises en route, les campagnes de vaccination devraient trouver leur rythme de croisière. Malgré les difficultés de production dont font état les laboratoires – Pfizer-BioNTech et Moderna ont annoncé quelques retards ; AstraZeneca ne livrera au premier trimestre qu’un tiers des doses prévues –, Ursula von der Leyen, la présidente de la Commission, juge toujours atteignable son objectif de voir 70 % de la population adulte européenne vaccinée d’ici à la fin de l’été.

Nombreux aléas

La situation, toutefois, varie sensiblement d’un pays à l’autre. Les économies très dépendantes des loisirs et du tourisme ont plus souffert que les autres et mettront davantage de temps à revenir à la normale. Ainsi, l’Italie, après une contraction de son économie de 8,8 % en 2020, devrait voir son PIB augmenter de 3,4 % en 2021 et de 3,5 % en 2022.

L’Allemagne, elle, va plus vite et devrait retrouver son niveau d’avant la crise fin 2021. Même si la deuxième vague y a fait plus de ravages que la première, elle peut miser sur la reprise de ses exportations, que les carnets de commandes de son industrie laissent imaginer. La Commission prévoit qu’après avoir reculé de 5 % en 2020, son PIB grimpe de 3,2 % en 2021 et de 3,1 % en 2022. En France, le plan de relance devrait donner un coup de fouet à l’économie en 2021, qui devrait croître de 5,5 % (après une chute de 8,3 % en 2020). En 2022, ses effets devraient être moindres, et la croissance est prévue à 4,4 %. Il lui faudra attendre la première moitié de 2022 pour que son PIB renoue avec son niveau prépandémie.

Article réservé à nos abonnés Lire aussi Covid-19 : comment les Vingt-Sept ont débloqué le plan de relance destiné aux pays frappés par l’épidémie

La Commission précise néanmoins que ces prévisions restent sujettes à de nombreux aléas, qui ne sont pas tous à la baisse. Ainsi, les prévisions de Bruxelles ne tiennent presque pas compte du plan de relance européen de 750 milliards d’euros, dont les premiers versements devraient intervenir à la fin de l’été. Si tant est qu’aucun des parlements nationaux et régionaux – une quarantaine, en l’occurrence –, qui doivent encore donner leur autorisation à l’exécutif communautaire de s’endetter afin de financer ce plan de relance, ne mette son veto.

Reste que la situation pourrait se dégrader encore si les industriels ne parvenaient pas à produire massivement. Ou si de nouveaux variants du Covid-19 s’avéraient résistants aux vaccins actuels. Enfin, note la Commission, « il y a aussi un risque que la crise laisse des blessures plus profondes qu’anticipé dans le tissu économique et social européen, avec des faillites en chaîne et des pertes d’emploi importantes ».

Source

L’article Dans ses prévisions d’hiver, Bruxelles entrevoit un rebond de la croissance est apparu en premier sur zimo news.