Un crime, un mobile, un commanditaire. Lors de la deuxième journée du procès en destitution de Donald Trump, mercredi 10 février, les procureurs démocrates ont détaillé leurs accusations contre l’ancien président, mis en cause pour l’assaut contre le Capitole, le 6 janvier. Survenue quelques minutes seulement après un meeting enflammé au cours duquel il avait incité ses fidèles à faire pression sur le Congrès pour empêcher la certification des résultats de la présidentielle, cette attaque est à l’origine de cette procédure exceptionnelle.
L’accusation devait poursuivre ses démonstrations jeudi, avant de céder la parole aux avocats du président. Mercredi, elle s’est consacrée aux paroles du président, bien en amont de cette journée tragiquement historique, puis à son inaction pendant les heures les plus violentes.
La veille, en marge de leur plaidoirie infructueuse qui visait à interrompre un procès jugé inconstitutionnel (Donald Trump n’étant plus au pouvoir), les avocats de l’ancien président avaient déploré la précipitation des démocrates, tonné contre l’absence d’enquête et d’interrogatoires de témoins. Les procureurs leur ont répondu le lendemain en leur opposant les empreintes innombrables laissées par celui qui est, selon eux, le commanditaire de l’attaque, et l’évidence de son mobile.
Une course vers l’abîme
Ils se sont efforcés de décrire le mécanisme ayant produit un assaut sans précédent lancé par des citoyens des Etats-Unis contre le cœur battant de leur démocratie, le jour même censé symboliser le transfert pacifique du pouvoir lorsque survient une alternance entre les deux grands partis américains.
Donald Trump les a prodigieusement aidés. Des dizaines de messages publiés sur Twitter et autant de discours ont permis de reconstituer le piège d’un « grand mensonge », selon l’accusation, qui s’est refermé sur le président le 6 janvier, au prix du saccage du Congrès. Cette tromperie, c’est l’affirmation selon laquelle seule la fraude pourrait lui faire perdre la présidentielle du 3 novembre, une mise en garde destinée à ses troupes exprimée plus de six mois avant le scrutin.
L’accusation a énuméré les étapes suivantes de cette course vers l’abîme. Tout d’abord les procédures en justice, vaines, faute de preuves attestant d’irrégularités massives, dans les Etats qui lui étaient indispensables mais qui s’étaient prononcés en faveur de son adversaire, le démocrate Joe Biden. Puis les pressions multiples, publiques, contre des responsables de ces mêmes Etats chargés des élections. Enfin, l’inéluctable coup de force pour opposer au droit la loi de la rue, après des semaines de conditionnement de ses fidèles.
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