La crise du Covid-19 a contraint le groupe bancaire Société Générale à tripler ses provisions et à passer diverses charges comptables. Du côté des recettes, le produit net bancaire, l’équivalent du chiffre d’affaires, s’est aussi effrité de 10% l’an passé. Le groupe a ainsi terminé l’année 2020 dans le rouge, surtout au premier semestre alors que l’activité s’est nettement redressée sur la deuxième partie de l’année.
« On a eu un très fort contraste entre d’une part, un premier semestre impacté par les confinements généralisés et bien sûr les dislocations de marchés, et un deuxième semestre qui ressort avec un profit significatif et une amélioration des résultats de nos métiers », a résumé Frédéric Oudéa, le directeur général du groupe, lors d’une conférence de presse donnée le 10 février.
Société Générale subit une perte nette d’environ 1,6 milliard sur les six premiers mois 2020
Le groupe Société générale met toutefois en avant « une amélioration de ses performances commerciales et financières » intervenue au cours de la deuxième partie de l’année dans un « environnement toujours incertain ». Il publie ses résultats cinq jours après BNP Paribas, première banque française et européenne, qui a quant à elle dégager un bénéfice net de 7,07 milliards d’euros en 2020, soit une baisse de 13,5% par rapport à l’année précédente.
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Après avoir engrangé un bénéfice net de 862 millions d’euros au troisième trimestre, le groupe Société générale a ainsi réalisé un bénéfice de 470 millions d’euros au quatrième, même si ce bénéfice est en baisse de presque 30% comparé à un an plus tôt. Il met aussi en avant les progrès réalisés en matière de réductions de ses coûts, qu’il a réussi à réduire de 3% au dernier trimestre et de plus de 5% sur l’ensemble de l’année 2020.
Société générale revendique un « rebond net » dans certains de ses métiers
Autre point positif, il a encore renforcé son assise financière. Son ratio de fonds propres durs, indicateur clé au sein du secteur, a été porté à 13,4% à fin 2020, soit bien davantage que sa cible de 12%.
Pour autant, signe que les temps restent durs, le produit net bancaire est resté en baisse de 6% sur un an au quatrième trimestre. Ce repli est toutefois moins marqué que lors des premier et deuxième trimestres
Au dernier trimestre, la banque revendique un « rebond net » au sein de certains métiers, une « forte résilience » chez d’autres et une « normalisation » sur les activités de marchés, très éprouvées début 2020 et qu’il a soumis à une profonde restructuration.
Cette restructuration en banque de financement et d’investissement, qui passe notamment par la suppression de 640 postes, doit permettre de réduire l’exposition aux risques et d’économiser 450 millions d’euros. Ainsi, le bilan du quatrième trimestre est « solide, avec des résultats surpassant largement les attentes, grâce à des recettes plus élevées, des coûts contenus et des provisions moindres qu’attendues », ont réagi dans une note les analystes de Jefferies.
Dividende en vue
Fort de ce bilan, Société Générale a annoncé vouloir verser un dividende de 55 centimes d’euro par action, soit le maximum autorisé par la Banque centrale européenne (BCE). Il prévoit également de procéder à un rachat d’actions au quatrième trimestre 2021, pour 470 millions d’euros, soit un montant équivalent à celui consacré au paiement du dividende.
En ce qui concerne les mois à venir, le groupe explique vouloir maintenir « une stricte discipline sur les coûts », sur ses provisions de crédit et sur l’allocation de son capital.
Il prévoit par ailleurs de présenter le 10 mai sa nouvelle stratégie concernant sa banque de financement et d’investissement, après l’annonce fin décembre d’un projet de fusion de ses deux réseaux de détail en France, Société Générale et Crédit du Nord, en vue de créer une nouvelle banque forte de près de 10 millions de clients.
(Source : AFP)
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